La Vendée en guerre contre le gaspillage alimentaire

14 novembre 2017 à 4h02 par Dolorès CHARLES

Défi Zéro Gaspi : tous les ans, plusieurs tonnes de nourritures sont jetées dans les restaurants scolaires des collèges de Vendée.

HIT WEST
Crédit : Charlotte David

La Vendée part en guerre contre le gaspillage alimentaire. Le Département a lancé il y a un an le DéfiZéroGaspi. Un défi d’abord expérimenté dans sept collèges, puis étendu dans les 34 collèges publics de Vendée dès la rentrée prochaine, car la collectivité a fait ses calculs : pour un établissement servant 500 repas par jour, ce sont 15 à 20 tonnes d’aliments qui sont jetées par an, ce qui représente 30 à 40 000 euros. Parmi les premiers établissements engagés dans l’expérimentation, le collège du Golfe des Pictons, à l’Île d’Elle.

Le premier bilan avec Laurent Boudelier, vice-président en charge des collèges, avec Charlotte David.

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« Le bilan était très positif : un tiers de gaspillage alimentaire en moins. Sur le collège de l’Île d’Elle, c’est 73 grammes par élève alors que la moyenne nationale est à 135 grammes. Les économies réalisées, ce n’est pas pour faire strictement des économies mais pour réinvestir dans des achats de meilleure qualité : des produits locaux, bio, et c’est aussi de l’ordre du chef de faire les bons choix ».

Un bilan positif estime aussi Régine Jolly, la gestionnaire du collège, interrogée par Charlotte David.

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« Je n’ai pas de chiffrage en chiffres réels, par contre, effectivement, on a une plus grande marge de manœuvre sur l’achat des denrées alimentaires. On gaspille moins, donc ça nous permet de dégager un peu plus sur l’achat, et d’acheter des produits de meilleure qualité. Je pense que les élèves apprécient : ils sont contents, ils trouvent que c’est bon, et ils peuvent goûter différentes choses. Ils n’aiment pas tout, mais ils font l’effort de goûter ».

Ecoutez le reportage complet de Charlotte David…

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« Bonjour ! Ca va les enfants ? »
Bruno Bouhier est un chef heureux : à la tête de la cuisine scolaire depuis quatre ans, il a revu ses habitudes, avec les économies réalisées grâce au DéfiZéroGaspi : « Avant, j’achetais par exemple de la viande congelée, ce qu’aujourd’hui je ne fais plus du tout. Je n’achète que du frais, que ce soit pour les escalopes, le veau, le porc, la volaille… J’achète beaucoup de denrées un peu plus de qualité ». Les acteurs de cette évolution, ce sont les élèves : dans un coin de la cantine trône par exemple un tube transparent dans lequel ils glissent les tranches de pain qu’ils n’ont pas mangées, pour visualiser concrètement le gaspillage. Partout sur les murs, il y a aussi des affiches anti gaspi. Le message est parfaitement compris :« J’ai préféré ne pas prendre de dessert. Les petits suisses, je n’en aurai mangé qu’un seul sur les deux, donc je préfère ne pas prendre beaucoup de choses pour éviter de faire beaucoup de gaspillage ». Dans ce collège, c’est donc un cercle vertueux qui s’est mis en place : moins de gaspillage = des économies = de meilleurs produits. Ici la cantine, c’est tout sauf une punition. « Il n’y a pas un jour où je n’entends pas : « c’était super bon ». Tous les jours, il y en a un qui le dit… Quand ils arrivent ici, c’est une partie de plaisir ».