La saison touristique démarre... sans les groupes

10 juin 2020 à 21h23 par Emilie PLANTARD

Le Puy du fou, qui ouvre aujourd'hui, ou des sites comme le Mont-Saint-Michel pourront t'il compter sur les groupes, habituellement nombreux à cette période ? <br /> Cela dépend en grande partie de leur transport⬦ Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas gagné.

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Crédit : @Bellier Voyages

Le protocole sanitaire a beau avoir évolué, il est aujourd’hui un peu moins restrictif, le mal est fait pour les autocaristes qui ont vu leurs réservations pour les groupes, entièrement annulées sur la période d’avant-saison et il est impossible d’organiser ce type de sorties rapidement. Les transports Belliers, à Combourg en Ille-et-Vilaine, proposaient la destination vendéenne à leur catalogue 2020, mais les cars de l’entreprise n’iront probablement pas cette année. Un regret pour Michel Bellier, président des Voyages Bellier :

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"Non, à mon grand désespoir parce que le Puy du Fou est une destination qu’on privilégie depuis l’origine du parc. Pour l’instant on a juste notre activité de service régulier qui a repris, l’activité tourisme est en sommeil. Si en Septembre, les choses évoluent, on aura une activité réduite, ce qui serait déjà une excellente chose, parce qu’on est loin de penser qu’on pourra reprendre une activité complète cette année. Aujourd’hui je pense qu’il vaut mieux travailler sur la saison 2021."

Une avant-saison 2020 inexistante

Plus les sorties de groupe des associations ou des voyagistes, c’est autant de chiffre d’affaire en moins pour les autocaristes, qui réalisent en moyenne 30% de leur activité avec le tourisme, jusqu’à 100% pour certains. L’assouplissement du protocole sanitaire pour les transports ne ramènera pas les réservations annulées. Et la saison est courte.

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"Nous avions une programmation de l’ordre de 800 personnes dans le Golfe du Morbihan qui était prévue à Pâques, la quasi-totalité de nos groupes, reportent à fin septembre. Donc c’est un chiffre d’affaire qui va être transféré à Septembre. Par contre, nous travaillons avec un tour opérateur américain depuis 7 ans, pour qui on prend des groupes en charge à Paris, à partir de la mi-juin jusqu’au 15 septembre, tout est annulé."

Trop tôt pour les groupes

Les contraintes sanitaires du transport, qui impliquent aujourd’hui de laisser une place libre entre les personnes qui ne voyagent pas ensemble, ne sont pas le seul obstacle à l’organisation de sorties de groupes. Et les assouplir ne suffira pas à faire repartir l’activité tourisme des autocaristes.

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"Non seulement ça ne va pas tout changer, mais il faut penser qu’il y a également des prestations autres, liées aux excursions et aux voyages en autocar. Il y a les hébergements et les restaurants qui ont parfois des capacités d’accueil pour recevoir 50, 60 personnes, mais compte tenu des mesures pour les restaurants, ils n’ont plus la capacité à accueillir des autocars. En sachant que de nombreux groupes ont annulé."

Un nouveau protocole

Jusqu'à présent, les autocaristes ne pouvaient remplir leurs véhicules qu'à hauteur de 60%, en respectant un siège entre chaque passager pour respecter les distanciations sociales. Le protocole sanitaire a cependant été modifié mercredi matin, il n'impose plus cette restrictio, mais demande toujours un siège libre entre les personnes ne voyageant pas ensemble. Un début d'assouplissement, mais un début seulement selon Olivier Gougeon, délégué régional de la Fédération des Transports de Voyageurs en Bretagne. Pas toujours suffisant pour faire redémarrer les nombreux cars à l'arrêt.

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Une nouvelle offre en septembre ?

Aujourd'hui, le transport des enfants vers leurs destinations de camps ou de colonies reste envisageable en juillet et août. Concernant le tourisme de groupe, il est trop tôt pour parler de reprise cet été, et il faudra convaincre les clients de l'arrière saison.

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La profession des autocaristes a été entendu par le gouvernement qui implique les autocaristes dans le plan tourisme et prolonge la possibilité de chômage partiel jusqu’en septembre. Il devrait par ailleurs continuer à assouplir les contraintes aux prochaines échéances liées à la crise sanitaire, en juin ou en juillet.