La maltraitance animale arrive à l'Assemblée nationale

26 janvier 2021 à 6h18 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h35 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Crédit : pixabay

Alors qu'une quarantaine de porcs en état de décomposition a été découverte dans les Côtes d'Armor, les images choc ont été diffusées hier par L 214, les députés examinent à partir d'aujourd'hui à l'Assemblée Nationale la proposition de loi relative à la lutte contre la maltraitance animale.

De nouvelles images choc ont été diffusées hier (lundi) par le collectif de lanceurs d'alerte contre la maltraitance animale L 214. Cette fois, c'est une quarantaine de cadavres de porcs, en état de putréfaction, qui ont été retrouvés dans un site d'engraissement breton, près de Saint-Brieuc. Les images ont été tournées à la mi-janvier, mais la porcherie serait abandonnée depuis la fin de l'été dernier, et les bêtes seraient mortes d'un étouffement brutal. Cédric Mané a joint Sébastien Arsac de L 214. Pour l'association l'éleveur est mis en cause, mais la coopérative à laquelle il appartient également, la COOPERL, ainsi que les services vétérinaires :

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"Quand il y a des situations comme celle-là qui partent à vau-l'eau, derrière il n'y a pas forcément un éleveur maltraitan, une situation hors de contrôle et une décision irrationnelle. D'ailleurs, c'est le cas pour cet élevage avec des équipements encore en route, les boîtiers de température qui ne sont pas débranchés. L'éleveur a fermé à clé l'élevage et n'y a plus remis les pieds en laissant les animaux dedans... Cet éleveur était intégré au groupe la Cooperl, les éleveurs qui font partie du groupement sont suivis par les vétérinaires du groupement, et ni son groupement ni les service vétérinaires n'ont eu la réaction d'accompagnement suffisante en amont pour prévenir la catastrophe".

L'éleveur est aussi victime du système agricole intensif, pour L 214. L'abandon de la porcherie par cet agriculteur ne le surprend pas vraiment le militant Sébastien Arsac :

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"Cela ne me surprend pas vraiment, car il y a beaucoup de situations financières compliquées. Le taux d'endettement des élevages de cochons est de 400 000 euros en moyenne, elles peuvent amener à une défaillance totale de la part d'un éleveur, liée à sa situation économique. Quand il y a des situations comme celle-là qui partent à vau-l'eau, derrière il n'y a pas forcément un éleveur maltraitant et une situation qui a dérapé et une décision complètement irrationnelle. D'ailleurs c'est le cas pour cet élevage, il y a encore des équipements qui sont encore en route... L'éleveur a fermé à clé l'élevage et n'y a plus remis les pieds en laissant les animaux dedans mais tout dedans..."

La Cooperl, la coopérative dont est membre l'éleveur , affirme que l'élevage a été fermé physiquement dès le mois de mai 2020 à la demande du vétérinaire de l'éleveur incriminé. Celui-ci travaillait sur un autre site qui était régulièrement contrôlé d'après la coopérative. Ce n'est visiblement pas le cas de la porcherie où ont été retrouvés les porcs en décomposition puisque, ceux-ci sont morts depuis environ huit mois.

A l'Assemblée Nationale, le texte dont vont s'emparer les députés ces prochains jours aborde la condition animale sous plusieurs dimensions – animaux de compagnie, faune sauvage captive, maltraitances, etc.