La lettre à Lucile ... adressée au Président Macron

14 janvier 2021 à 11h48 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h35 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Crédit : Montage Hit West

Elle pensait à envoyer une lettre de demande de stage, mais c'est une lettre au président qu'a écrite Lucile, une étudiante de l'UCO à Nantes qui demande tout simplement un retour partiel en cours, et retrouver un peu de vie universitaire et sociale.

Cacahuètes et restrictions à l’heure de l’apéro ce soir... De nouvelles restrictions en France seront annoncées dès 18h, et appliquées dès ce week-end sans doute, pour mieux lutter contre la propagation du COVID-19, et ses variants britannique et sud-africain. Le Premier ministre Jean Castex, et plusieurs ministres vous donnent rendez-vous pour une conférence de presse. L’hypothèse d’un reconfinement ne serait pas à l’ordre du jour, contrairement à un couvre-feu avancé à 18 heures, élargie à tout le territoire et à des restrictions aux frontières.

Qu’en sera-t-il des étudiants en pleine détresse économique et sociale ?

Jean Castex aura-t’il un mot pour eux, alors que plusieurs tentatives de suicide ont été relevées ces derniers jours (deux défenestrations d’étudiants à Lyon).
Les jeunes n’ont plus cours depuis le 30 octobre et ils doivent travailler à distance. Originaire de Vendée (Les Herbiers), Lucile est en Licence info-com à Nantes, et vient de rédiger une lettre ouverte au Président Emmanuelle Macron et à son Gouvernement, dans laquelle elle leur décrit une situation « alarmante ». Un courrier posté sur les réseaux sociaux, et partagé plus d'une centaine de fois. Lucile Brégeon jointe par Dolorès Charles ce matin :

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"Depuis le mois de mars dernier, on n'est pas revenu en cours, à la normale... On a pu revenir en cours au mois de septembre en mode hybride, c'est à dire la moitié du temps et depuis le mois de novembre on n'est pas forcément retourné en cours, ça veut dire voir personne et parle juste avec ceux avec lesquels on vit. Il y a des contacts avec les professeurs qui sont très présents, mais en distance ce n'est pas pareil et les échanges sont très compliqués car avec la caméra ce n'est pas toujours facile de s'exprimer ! On les sents présents mais on les sent aussi en difficulté face à cette situation, ils n'ont pas forcément les moyens de nous aider mais s'ils essaient."

L'enseignement non essentiel...

Le bilan du 1er confinement du printemps est sans équivoque : état dépressif, trouble anxieux, idées suicidaires... 31% des étudiants ont présenté des signes de détresse psychologique, au lieu de 20% en année ordinaire. Alors face à un éventuel 3ème reconfinement, Lucile a peur que les jeunes soient encore "les grands oubliés".

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"Je demande qu'ils nous oublient pas parce qu'on a l'impression qu'ils ne s'adressent pas à nous et qu'on est laissés de côté. On parle beaucoup des remontées mécaniques dans les stations de ski, des restaurants ou des salles de concert qui ont bien sûr besoin de soutien mais nous, on a l'impression d'être non essentiels alors qu'on est en train d'apprendre et parfois on apprend des métiers qui vont être essentiels... J'ai une copine qui est en études de sage femme et qui fait beaucoup de cours à distance, ça risque d'être problématique pour la suite..."

Sa lettre (disponible ici) n’est pas restée sans réponse, des parlementaires ont joint depuis la jeune étudiante :

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"J'ai eu aussi quelques retours de députés qui nous ont dit ce qui était mis en place pour les étudiants, des aides financières et psychologiques, et qui commencent à être mises en place, c'est très bien mais ce n'est pas ce qui va résoudre le problème du décrochage scolaire qu'on peut connaître à l'Université puisque le seul moyen de lutter contre le décrochage c'est au moins de retrouver un rythme de travail... Je pense qu'il n'y a personne qui a arrêté volontairement mais je connais pas mal d'étudiants qui ne rendent plus leurs dossiers ou qui les rendent en retard systématiquement, et puis ily a des personnes qui ne se sont pas connectées depuis le deuxième confinement - on ne les a pas vues dans les cours en visio..."

Face cette détresse, Lucile Brégeon demande un retour au moins partiel sur les campus, pour éviter le décrochage scolaire. Demain (vendredi 15/01), le Premier Ministre Jean Castex doit recevoir les représentants de la communauté universitaire pour parler de cette situation.