L’aide alimentaire, envers et contre tout.

24 mars 2020 à 14h00 par Emilie PLANTARD

Alors que tous les français sont appelés à rester au maximum confinés, les associations caritatives continuent d'aider les plus démunis en apportant une aide alimentaire indispensables à de nombreux foyers. A Nantes, le Secours Populaire s'est organisé au mieux pour répondre à la demande de colis.

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Crédit : @Secours Populaire 44

Alors que chaque jour, des milliers de français font la queue devant les supermarchés pour aller s’approvisionner en aliments et produits d’hygiène, d’autres font la même chose aux portes des associations, qui n’ont pas baissé le rideau. Un peu partout, le Secours Populaire collecte de la nourriture afin de la redistribuer sous forme de colis. A Nantes, un seul site reste ouvert pour le retrait des colis et il a été largement fréquenté la semaine dernière, première semaine de confinement. Danielle Alexandre est secrétaire du Secours Populaire de Loire-Atlantique.

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"C’est indispensable parce que d’abord les gens sont très anxieux. Pour vous donner un exemple la semaine dernière il y a 800 personnes qui sont venues frapper à la porte du Secours Populaire (De Nantes NDLR) en 3 jours. Ça fait à peu près 50 colis par jour, c’est 12.000 repas par semaine. Ca veut dire que les gens sont dans le besoin. Ce sont des gens qui ne peuvent pas aller faire des réserves dans les grandes surfaces. On est en fin de mois, ce sont des gens qui n’ont plus rien. Et là aujourd’hui, on accueille y compris les gens qui n’ont pas la carte du Secours Populaire. On ne fait pas d’inscription, on ne demande pas de papiers. Toute personne qui se présente au Secours Populaire aura un colis alimentaire."

Des antennes réorganisées

Pour être le mieux mobilisée possible, l’association a dû s’adapter. De nombreux bénévoles, indispensables au bon fonctionnement du service, sont retraités et il a fallu « recruter » de nouvelles mains ces derniers jours.

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"On a énormément de personnes qui ont plus de 70 ans, on a des personnes qui ont un conjoint ou une conjointe enceinte ou malade, toutes ces personnes-là on leur a dit de rester chez eux. On a dû tout réorganiser. Il y a des salariés bien sûr et je suis heureuse du travail qu’ils font, il y a des migrants qui sont là tous les jours et puis toutes les personnes qui appellent, on en a énormément qui nous disent comment peut-on vous aider, des salariés qui sont au chômage. C’est quand même un réseau de solidarité important, on peut le voir, là."

Respect des mesures barrières

Aider est important, mais respecter les règles de sécurité sanitaires est également primordial. Chaque antenne locale a dû prendre les mesures nécessaires pour que chacun soit au maximum en sécurité.

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"On est sur le terrain, malheureusement on n’est pas prioritaires pour les masques, pour les mains c’est l’eau et le savon puisqu’on est dans des structures ouvertes où il y a l’eau et c’est important l’eau et le savon parce qu’on est en manque aussi de gel. On prépare les colis le matin, comme ça dès que les personnes sont devant la porte, on peut leur donner leurs colis. Et puis autrement si une personne rentre, c’est une par une dans la structure et on a fait un circuit où on peut rentrer par une porte et ressortir par le couloir de l’autre côté. Des salariés, des bénévoles se mettent en danger mais c’est pour le bien-être de personnes en plus grande difficulté que nous."

Un appel aux dons !

Si la semaine dernière, les associations avaient besoin d’une aide logistique et humaine, aujourd’hui leur préoccupation est financière. Les antennes parviennent à collecter des produits frais grâce aux grandes surfaces, mais sont obligées de puiser dans les réserves concernant le sec et leur appel est unanime.

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"Comment on peut faire pour nous aider ? Ce que je faisais la semaine dernière c’était l’appel à bénévoles mais aujourd’hui, on a énormément d’appels et malheureusement on ne peut pas répondre à toutes les personnes qui voudraient généreusement donner de leur temps. L’important aussi c’est le don financier. On le redit parce que là, ça va être une catastrophe pour les entreprises, on l’entend et pour les associations telles que les nôtres. On ne va pas pouvoir continuer si financièrement on n’a pas le nécessaire."

 

N’hésitez donc pas à faire un don, les associations en ont plus que jamais besoin, directement sur le site internet du Secours Populaire ou par chèque postal aux groupements locaux. Un peu partout en Bretagne et en Pays-de-la-Loire, le Secours Populaire et les Restaurants du Cœur, entre autres, peuvent vous dépanner en cette période si particulière. N’hésitez pas à les contacter, même si vous n’êtes pas bénéficiaires.

Les adresses du SECOURS POPULAIRE :

Fédération du Finistère, 31 rue Fréderic Chopin, 29200 Brest

Fédération des Côtes d’Armor, 107 rue Jules Ferry 22000 Saint-Brieuc

Fédération du Morbihan, 38 rue du Gaillec 56100 Lorient

Fédération de l’Ille-et-Vilaine, 14 rue des Veyettes 35000 Rennes

Fédération de Loire-Atlantique, 163 rue Paul Bellamy 44000 Nantes

Fédération de la Mayenne, 9-11 rue Achille Bienvenu 53000 Laval

Fédération du Maine-et-Loire, 21 bie boulevard Davier 49000 Angers

Fédération de Vendée, Zone Belle Place, 33 rue Watt 85000 La Roche-sur-Yon