Grève des Urgences : La CGT défile à Nantes

11 septembre 2019 à 13h31 par Emilie PLANTARD

Une centaine de cégétistes se sont réunis devant le CHU de Nantes ce matin avant de défiler jusqu'à la préfecture. Une délégation a été reçue à l'ARS cet après-midi.

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Crédit : Hit West

Ils n’étaient qu’une centaine à s’être donnés rendez-vous devant le CHU ce mercredi matin et pourtant la colère n’a pas baissé parmi les personnels soignants. Au lendemain des annonces de la ministre de la santé Agnès Buzyn, aucune des 12 mesures phares proposées ne semble convenir aux professionnels présents. Eux ne croient pas en une refondation des services des urgences, ils ont surtout besoin d’effectifs supplémentaires.

Olivier Terrien est secrétaire général CGT du CHU de Nantes :

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"A chaque fois on dit qu’il faut se réorganiser et finalement on aggrave la situation donc maintenant on déploie les moyens et on augmente les effectifs. Le problème chronique est là, il faut des effectifs pour pouvoir prodiguer des soins, il faut des lits pour accueillir des patients ; Moi je mets en garde les patients, la prise en charge d’aujourd’hui elle va continuer de s’aggraver demain."

Des professionnels fatigués

Derrière les drapeaux de la CGT, les professionnels des urgences ou d’ailleurs sont à bout. Elise Le Bail est infirmière psychiatrique au CHU de Nantes, elle déplore les conditions de travail dans son service.

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"C’est extrêmement difficile de travailler dans des conditions pareilles, on est dans le » faire » au lieu d’écouter nos patients, d’écouter leurs souffrances. Ce que j’attends du gouvernement ? Des recrutements. On court partout. On risque l’erreur à chaque instant."

Les pompiers rallient le mouvement

Une délégation CGT du SDIS 44 est également présente. Si les pompiers sont en grève depuis Juin dernier en France, ceux de Nantes veulent rejoindre le mouvement des Urgences. Ils considèrent que leurs revendications sont liées, le problème de la gestion des soins étant globale.

Stéphane Bœuf est sapeur-pompier professionnel au SDIS44 et délégué CGT :

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"C’est une convergence que nous avons décidé la semaine dernière. Il faut savoir que sur le côté secours à personnes, nos interventions ont explosé. Le cœur du métier de pompier est quand même l’incendie et le secours d’urgence. Mais comme l’Etat se désengage de plus en plus en matière de santé, on appelle le dernier maillon c’est-à-dire les pompiers. Il y a toujours un manque de personnel. Je prends l’exemple de Rezé. C’est un centre de secours qui était à 12 pompiers par jour pour 3500 interventions à l’année. Aujourd’hui, ils en font plus de 6000 et ils viennent tout juste de monter à 16."

Les EPHADS privés solidaires

Même des aides-soignantes du secteur privé ont répondu à l’appel de la CGT. Solidaires des personnels des urgences, leur quotidien est lui aussi particulièrement difficile. Christelle Richard est aide-soignante à l’EPHAD de Saint-Mars-la-Jaille, elle aussi en attendait un peu plus de la part de la ministre, notamment concernant les effectifs.

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"On se rend compte malgré le discours que au niveau des effectifs des EPHAD privés, ça ne va pas changer grand-chose pour nous. Il y a un manque cruel de personnel, on a beaucoup de collègues qui partent définitivement parce que c’est trop difficile, il manque toujours du monde et c’est mal payé. Même dans la prise en charge des résidents, lorsqu’ils ont subi une intervention, comme c’est à flux tendu dans les hôpitaux, 2 jours après on nous renvoie les résidents sauf que nous, on est en effectif réduit et on ne peut pas du tout prendre en charge correctement les demandes… et c’est comme ça tout le temps."

La CGT estime qu’il manque actuellement 200 à 300.000 professionnels dans les EPHAD et l’aide à domicile en France.