Fortes pluies : comment limiter les dégâts ?

13 juin 2018 à 5h20 par Katell LAGRE / Dolorès CHARLES / Alexandra BRUNOIS

Les coulées de boue, conséquences des violents orages, sont elles une fatalité ? La réponse du syndicat de la vallée du Blavet.

HIT WEST
Crédit : Dolorès CHARLES

L'Ille-et-Vilaine est toujours placée en vigilance orange pour risques d'orages et inondations ce matin. Vigicrues surveille particulièrement les rivières de la Vilaine Amont, la Meu, l'Ille et la Seinche... et dans une moindre mesure la Vilaine médiane.

Patience si vous empruntez l’axe rennes / Laval, la RN 157 devait être réparée fin juin, finalement la fin des travaux est prévue pour fin juillet... Avec les intempéries, la chaussé s’est effondrée prés de Torcé... un trou de 6 mètres de profondeur !
La circulation se fait sur une seule voie dans les deux sens, sur deux kilomètres. Depuis le début de la semaine, cela occasionne 10 kms de bouchons quotidiennement aux heures de pointe, et ça risque de durer. Depuis Rennes, un itinéraire est conseillé par l’Autoroute A 84 puis Fougères (RN12), Mayenne (RN162). Une restriction prévue jusqu’au 30 juin !

L'après intempérie en Pays-de-la-Loire

La pluie fait une petite pause et ce sera l’occasion pour les ligériens aux habitations inondées de nettoyer et de contacter les assurances. Si Châteaubriant bien touché par les intempéries va demander la reconnaissance de l’Etat de catastrophe naturelle, c’est aussi le cas de la commune de St-Viaud en Loire-Atlantique. Suite aux orages, la Ville de St-Nazaire interdit la baignade et toutes les formes de pêche sur le littoral.

Enfin notez qu’à Saint-Vincent-des-Landes, la chaussée s'est effondrée au passage d'une voiture sur un pont. Une brèche de 5 mètres de large s’est constituée sur la route. On nettoie aussi à St Aubin du Pavoil (dans le Maine et Loire). En Pays de la Loire, l'Oudon, la Mayenne et la Sarthe amont sont en alerte jaune pour Vigicrues. Vigilance orange pour l'Huisne en Sarthe.

Coulées de boue, une fatalité ?

Les violents orages de ces dernières semaines se sont accompagnées de très nombreuses coulées de boue, dans l'Ouest comme dans toute la France. Mais ces coulées sont-elles vraiment une fatalité ? Peut-être pas complètement, comme l'explique Caroline Caillard, technicienne environnement au Syndicat de la vallée du Blavet, dans le Morbihan :

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"On a de grandes parcelles agricoles : la pente est longue, l'eau prend de la puissance et arrive en bas avec une force énorme, emmène tout sur son passage. Nous notre objectif, c'est d'essayer de mettre des barrières au milieu des parcelles : des talus, plantés ou non. Il faut aussi travailler avec les agriculteurs pour que les pratiques changent : qu'une parcelle par exemple soit partagée en deux, avec deux cultures différentes, pour mieux retenir l'eau."

Le Syndicat du Blavet propose aux agriculteurs de financer à 100% la création de talus, qui peuvent retenir l'eau en cas de fortes pluies, et qui présentent de nombreux autres avantages :

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"Quand les talus sont plantés, cela permet de stocker cette eau et de la restituer aux plantes. Cela permet de protéger les cultures du vent, d'abriter une biodiversité utile aux cultures. Il y a aussi la valorisation du bois que les agriculteurs peuvent en faire...et l'intérêt de garder la terre : cette terre, au lieu de se retrouver dans le champs du voisin, dans le cours d'eau en contrebas, ou sur la route, elle reste dans leur parcelle."

Le travail de création de talus entamé par le Syndicat du Blavet progresse, et pour Caroline Caillard, les premiers résultats prouvent l'efficacité de la démarche :

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"Depuis 2010, nous sommes à peu près à 280 km de talus et de haies à plat. Et ça marche surtout : on a une commune qui nous a dit dernièrement qu'elle était ravie de ce qui avait été fait, parce que cette année elle avait beaucoup moins de coulées de boue par rapport aux autres années, donc cela fonctionne.. mais il faut le temps, et il faut que les consciences se fassent aussi. Parce que l'entretien reste un gros frein : il faut du temps pour entretenir corrèctement son bocage. On cherche des solutions pour que ce frein n'est plus lieu d'être et que ce soit vraiment tout bénéfice pour l'agriculteur et pour tout le monde..."

Reportage de Yann Launay.