Examens : Les étudiants toujours dans le flou

15 avril 2020 à 12h56 par Emilie PLANTARD

Lundi soir, le chef de l'Etat a précisé que les étudiants français ne reprendraient le chemin des cours qu'en septembre. Concernant les examens en revanche, les informations sont encore très vagues.

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Crédit : @Pixabay

Depuis la fermeture des campus universitaires le 16 mars dernier, les étudiants sont contraints de poursuivre leurs cursus à distance, pour respecter le confinement imposé par le gouvernement. Chaque établissement a été chargé d’assurer la continuité pédagogique et donc de remplacer les cours magistraux par des cours virtuels, à la responsabilité des professeurs. Une solution très aléatoire selon Laurent Quenach de Quivillic, étudiant en 3è année de droit à Nantes et coordinateur de Jeunes Générations 44, un parti politique étudiant.

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"On a des cours magistraux, oui, on a des documents de cours magistraux qui nous sont envoyés par nos professeurs, par certains, pas par tous. Et puis globalement on nous dit de nous débrouiller un petit peu, en fonction des professeurs. Certains nous disent de chercher des cours en ligne, des ressources pédagogiques, ce qui pose aussi des problèmes puisqu’on n’a pas accès à la bibliothèque universitaire… Donc ça n’aide pas non plus pour ce genre de travaux de recherche. C’est pour ça qu’à mon sens, on peut difficilement parler de continuité pédagogique."

Des conditions de travail bien différentes

Difficile dans ces conditions d’obtenir les mêmes chances de réussite aux examens, maintenus par les universités. De même que les différences de contexte, de situation sociale ou d’accès au cours à distance, qui peuvent favoriser les inégalités entre les étudiants.

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"On n’a plus ces cours en présentiel qui nous mettaient, pendant l’instant du cours, sur un pied d’égalité où on pouvait discuter avec notre enseignant. C’est évident que si on est confiné avec un ordinateur et une bonne connexion internet, on peut suivre plus facilement des cours à distance que si on n’a pas de matériel informatique. Si on est dans un lieu confiné avec beaucoup de gens dans un logement insalubre, c’est beaucoup plus compliqué de suivre que si on tranquillement dans un lieu où on peut avoir un espace pour soi. Et donc ça renforce les inégalités, ce genre de situations."

Des examens très contestés

Les examens du second semestre devaient théoriquement s’étaler de fin avril à début juin. Ils ont donc tous été repoussés, sans date précise, ni modalité d’organisation en ce qui concerne l’université de Nantes. Difficile dans ces conditions de se préparer sereinement. Certains syndicats et organisations étudiantes réclament donc de généraliser la note de 10 minimum, à tous les étudiants.

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"Factuellement on va avoir perdu 2 mois d’enseignement parce qu’on ne peut pas considérer que l’enseignement à distance est un enseignement total et satisfaisant. Et donc on peut envisager une validation automatique du deuxième semestre, on peut envisager de faire un 10 améliorable… Ce qui est sûr c’est que, si on maintient des modalités d’examen classique, on aura un fort taux d’échec, ce qui n’est quand même pas acceptable pour une université. Voilà ce qu’on propose, après c’est à l’université de prendre ses responsabilités et de dire ce qu’ils vont faire et de ne pas laisser les étudiants dans une incertitude comme ça." 

Chaque pôle universitaire décide de la manière dont les évaluations du 2nd semestre doivent être réorganisés. L’Université Bretagne Occidentale prévoit des examens à distance courant mai, Rennes 2 organisera quant à elle des « devoirs maison » à partir du 29 avril et les étudiants des facultés de Nantes et Angers devraient être informés au minimum 15 jours avant le début des examens, de leur date et leur modalité.