Ecole de la 2ème chance : L’envie, le moteur de tout

3 mars 2021 à 10h00 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h35 par Alexandra BRUNOIS

HIT WEST
Crédit : Cédric Mané

En dix ans, l'Ecole de la 2ème Chance E2C a accueilli 1700 élèves sur ses sites de Nantes et Saint-Nazaire. Environ deux sur trois en sortent avec une formation, un métier ou un travail. Quelle est la recette ? Reportage de Cédric Mané

Depuis trois ans, Noémie Claire ne voyait pas le jour : maman isolée âgée dès ses 20 ans, elle passait sa vie entre son enfant et la logistique quotidienne. En entrant à l’Ecole de la 2ème Chance, elle s’est trouvée bien plus qu'une orientation.

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« On apprend beaucoup à se connaître, ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas dans notre vie professionnelle. Je veux être soit conseillère en image, soit styliste, donc travailler dans les métiers de la mode.
Le suivi est très, très individualisé, je ne fais pas la même chose que mon voisin de table. Du coup je sais que je peux compter sur ma formatrice qui va m’aider à trouver ce que je cherche au final. Ça m'a permis de reprendre confiance en moi, parce que j’étais resté trois, quatre ans enfermée chez moi. Ça m’a donné un certain rythme dans ma vie, parce que juste emmener ma fille à l’école et après, faire le ménage, c’est totalement différent que venir ici, travailler, chercher mon projet professionnel ou même des stages ».

QUELLE EST LA RECETTE DU SUCCES ?

Comme Noémie, entre 200 et 300 jeunes âgés de 16 à 30 ans passent chaque année par l’Ecole de la 2ème Chance sur les conseils des missions locales ou des assistants sociaux. Depuis dix ans, entre Nantes et Saint-Nazaire, près de 1700 jeunes y sont passés, dont près de la moitié issue des quartiers dits populaires.

Pourquoi ça marche : la recette peut sembler simple : suivi individualisé et petits groupes, explique Imane El Houmri, formatrice.

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« Ce qui fait que ça marche, c’est que c’est individualisé, c’est qu’on les connait bien, et moi ayant eu une expérience d’enseignement dans le secondaire classique, je vois vraiment la différence, c’est une qualité d’enseignement que je n’ai pas retrouvée ailleurs.
Donc on commence sur une base de six semaines sur un tronc commun, et ensuite on cible les objectifs, les freins… Il y a des personnes qui ont des lacunes en français, en mathématiques, et l’idée est de toujours connecter à leur projet professionnel. S’ils ont de grosses lacunes, identifiées, qui vont être un frein à leur projet pro, c’est là qu’on va travailler ensemble pour pallier tout ça ».

LE PARCOURS DANS CETTE ECOLE PAS COMME LES AUTRES

Diba Medjahed, directeur de cette école pas comme les autres, détaille le parcours et évoque la durée du parcours.

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« Six, sept mois c’est rapide, ou pas. Quand vous parlez à un jeune de six ou sept mois, c’est le bout du monde ! Mais voilà c’est le temps nécessaire à la construction d’un parcours réussi, le temps moyen puisque certains restent plus longtemps.
La particularité, c’est qu’à l’entrée, ils ont envie, c’est l’envie qui est le moteur de tout. Ensuite nous, on va leur donner ce qui leur manque pour concrétiser cette envie. Mais il faut avoir une envie qui soit réaliste et réalisable : réaliste, donc qui correspond à ce que peut faire l'étudiant, et réalisable, qui correspond au besoin sur le marché ».

De fait, l’avenir professionnel de la plupart des étudiants se joue dans des secteurs en forte demande en main d’œuvre, mais aux salaires qui restent bas : la restauration, les services à la personne, le bâtiment et l’industrie.

Cette semaine, la Fondation SFR, liée au groupe Altice-France et à l’opérateur SFR, a remis un chèque de 5000 euros à l’Ecole de la 2ème Chance. L’entreprise et l’école annoncent un partenariat pour mettre en place des systèmes de tutorat entre des salariés et des stagiaires. SFR cherche aussi à former des techniciens pour installer des systèmes comme la fibre optique.

L’Ecole de la 2ème Chance est financée par l’Etat, la Région des Pays de la Loire, le département de la Loire-Atlantique et la mairie de Nantes.