Discothèques : le Gouvernement s'attaque au dossier ce jeudi

25 juin 2020 à 3h28 par Dolorès CHARLES

Les gérants de discothèques s'étaient donnés rendez-vous à Paris hier soir (mercredi) face à la fermeture de leur établissement, et ils sont rentrés pleins d'espoir après avoir rencontré des députés prêts à plaider leur cause : l'autorisation de rouvrir, en arguant notamment d'une meilleure sécurisation des fêtards, comparé aux fêtes privées. En cas de fermeture, les discothèques demandent des aides financières pour surmonter la crise.

HIT WEST
La discothèque Le Missyl (56)
Crédit : Yann Launay pour Hit West

Le gouvernement doit se pencher sur le dossier dès ce jeudi ! Grosse colère des discothèques, qui n'ont toujours pas le droit d'ouvrir, mais qui ne bénéficient d'aucune aide spécifique. Leur avenir économique est remis en cause, et elles se sentent oubliées voire méprisées par le gouvernement. Des gérants de discothèque de l'Ouest et de toute la France se sont donnés rendez-vous hier soir à Paris, pour rencontrer des députés. Régis Toutain et Jean-Pierre Le Berrigo gèrent ensemble la discothèque "Le Missyl", à Pontivy, et estiment pouvoir accueillir du public en sécurité :

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"Il n'y a pas plus de risque de venir chez nous que de faire des fêtes privées, improvisées, n'importe où, sans aucune organisation. L'encadrement sera certainement mieux chez nous... On sait faire : s'il faut, on espace les tables, on met du gel hydroalcoolique partout, on se déplace avec un masque... On a des agents de sécurité qui seront là pour recadrer les clients qui oublieraient les règles..."

La concurrence déloyale des fêtes privées

Les gérants de discothèque dénoncent la concurrence déloyale des fêtes privées payantes, comme l'explique Benjamin Le Garrec, gérant de la discothèque "Le Diablo" à Plouay :

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"Les fêtes organisées dans des villas de location tout le week-end, je ne comprends même pas comment on laisse passer ça... Il y a des gens qui organisent à titre privé, qui prennent de l'argent là-dessus, et nous on ne nous laisse pas ouvrir, alors qu'on paye nos taxes, on est des professionnels, on a des formations, des licences qu'on a payées, et aujourd'hui on est la dernière roue du carosse..."

DISCOTHEQUE LE MISSYL PONTIVY JUIN 2020 JEAN PIERRE LE BERRIGO REGIS TOUTAIN BENJAMIN LE GARREC .jpg (376 KB)

@YannLaunay

Les discothèques s'estiment victimes de préjugés, alors qu'elles revendiquent un rôle d'encadrement des fêtards, fonction qui pour Benjamin Le Garrec serait bien utile, en ces temps de déconfinement pas toujous contrôlé :

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"A la fermeture des bars, c'est le bordel dans les rues... Les jeunes, nous on les gérait : de plus en plus de boîtes ont un système de navettes : on récupère les clients à la sortie des bars, on les amène chez nous et on les ramène chez eux. Tout se passait bien dans les rues... Là, avec la période estivale, ça va être le bordel sur les plages, ça va être le bordel dans les rues..."

Elles demandent un soutien financier à l'Etat

Les discothèques demandent à pouvoir rouvrir rapidement, avec un protocole sanitaire adapté, mais à défaut, elles demandent à l'Etat un soutien financier, comme le détaille Régis Toutain, gérant du Missyle et représentant UMIH 56 (Union des métiers de l'hôtellerie) :

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"On demande 6 mois de loyer payés par l'Etat : les loyers des discothèques peuvent aller jusqu'à 11 000 euros par mois... On demande, si on reste fermés, la prise en charge des salaires. On paye des assurances chères (pour moi, c'est 5000 euros par an), et elles ne garantissent pas... On aimeait bien que le gouvernement mette le nez là-dedans... on aimerait avoir au moins 15% de notre marge brute, c'est le minimum... Autrement les discothèques vont mourir..."

Un reportage de Yann Launay.