Des groupes d’entraide poussent sur internet

27 mars 2020 à 10h35 par Emilie PLANTARD

En période de risque important lié à l'épidémie de Covid-19, des groupes d'entraide ont poussé un peu partout sur la toile, favorisant les liens entre personnes ayant besoin d'aide et aidants improvisés. A Brest, un journaliste free-lance a créé un groupe Facebook qui cartonne.

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Crédit : Hit West

Qui a dit qu’enfermé, ne rimait pas avec solidarité ? A Brest, un groupe réunissant plus de 3700 inscrits Facebook -Solidarité Coronavirus Brest- prouve le contraire, en proposant des services à ceux qui en ont besoin. C’est Hervé Ugo, un journaliste freelance en repos forcé qui l’a créé la semaine dernière, inspiré par quelques-uns de ses nombreux contacts. Comme une plate-forme de rencontre entre aidants et aidés.

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"J’ai vu plusieurs annonces d’amis ou de relations qui s’activaient pour faire quelque chose face à ce virus et face à ce confinement, j’avais un ami dont la fille proposait des cours gratuits pour les enfants de soignants, j’avais une amie qui disait qu’elle pouvait aller faire les courses pour les soignants qu’avaient pas que ça à faire… Et j’en ai vu plusieurs comme ça, fleurir donc je me suis dit : Ca ne serait peut-être pas idiot qu’il y ait un endroit qui pourrait permettre de recenser l’ensemble de ces annonces, de ces propositions bienveillantes, gratuites évidemment. D’où l’idée de créer ce groupe Facebook, je me suis dit que c’était assez logique de créer ça."

Une multitude de services rendus

Les propositions de services sont nombreuses et émanent de brestois aux profils bien différents. Etudiants, salariés en chômage partiel, couturières, pour se sentir utile, tromper l’ennui… Toutes et tous se rencontrent désormais via ce groupe et se rendent des services, variés, eux aussi, dans un bel élan de solidarité.

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"Les premiers jours, c’était de l’aide aux courses, promener le chien d’une personne âgée, aller chercher des colis alimentaires au Secours Populaire… Et puis très vite sont venus les gens qui donnaient des masques, des gens qui découvrent que dans leur grenier, dans leur cave, ils ont une boîte de 30 masques. Et après de gens qui faisaient des masques… Moi j’ai du tissu mais j’ai pas d’élastiques, moi j’ai des élastiques mais j’ai pas de tissu… Moi j’ai fait 50 masques et j’habite dans le quartier de Bellevue, et là il y a des gens de l’Ephad de Bellevue qui disent ‘on va passer les prendre, on en a besoin’… Des cabinets d’infirmiers, des ambulanciers, des médecins qui demandent… Et toujours de l’aide, que ce soit des mamans solos, des personnes âgées, ou des gens malades."

Sans s'éloigner du domicile

Rien d’illégal à cela, il suffit de cocher, sur l’attestation dérogatoire de sortie, le déplacement pour assistance à personne vulnérable. Attention toutefois à ne pas faire un trop grand détour, il est impératif d’apporter de l’aide dans son propre quartier de résidence, afin de ne pas nuire au principe de confinement.

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"C’est de l’aide de l’ultra-proximité. Je dis aux gens de mettre leur quartier et même la rue. C’est la personne qui habite au 3è étage quand vous habitez au 5è ou au 1er. C’est la personne qui habite au bout de la rue quand on est en maison. J’ai vraiment dit aux gens : C’est quand je vais faire les courses et en rentrant, à 2 pas de chez moi, avant de rentrer ma voiture au garage ou de rentrer dans mon immeuble, je passe, j’accroche ça à la poignée de la porte, on s’arrange. Le but, c’est vraiment de ne pas traverser la ville pour aller déposer des courses ou promener un chien, c’est de l’ultra-proximité."

Un peu partout, les réseaux sociaux permettent aux gens confinés de s’entraider et c’est une vraie bouffée de fraîcheur dans cette ambiance confinée. La ville de Nantes a créé son propre groupe Facebook, Nantes entraide, et met à disposition un mail et un numéro de téléphone gratuit, le gouvernement a également sa propre plate-forme depuis quelques jours, jeveuxaider.gouv.fr. Enfin, un site internet, enpremiereligne.fr, concerne cette fois uniquement les services destinés aux soignants.