Des bancs et tabourets en mégôts !

21 novembre 2018 à 13h56 par Katell LAGRE

C'est la semaine européenne de la réduction des déchets jusqu'à dimanche⬦ Focus aujourd'hui sur un procédé unique en France : la transformation de mégots de cigarettes en mobilier urbain... ce n'est pas de la magie : des meubles sortent depuis plusieurs mois de l'usine Mé Go! de Bourg-Blanc, près de Brest.

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Crédit : Yann Launay

Quand les mégots de cigarette se transforment en mobilier urbain. Ce n'est pas de la magie : des meubles sortent depuis plusieurs mois de l'usine Mé Go! -en deux mots- de Bourg-Blanc, près de Brest. Un procédé unique en France. En partenariat avec des entreprises ou des communes, Mé Go installe des cendriers spécifiques, et c'est le contenu de ces cendriers qui arrive à l'usine de Bourg blanc. Les mégots sont d'abord soigneusement triés, pour retirer les autres déchets, et la suite du processus, c'est Bastien Lucas, fondateur de Mé Go, qui nous l'explique.

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"La première opération physique après le tri, c'est le broyage : le but c'est d'éclater la matière pour ne récupérer que l'acétate de cellulose, c'est le filtre en lui-même. Une fois broyée, vous obtenez une sorte de fibre, proche de la fibre de bois. On va chauffer et compacter en même temps cette matière pour en sortir des plaques très rigides, imputrescibles, ignifugées."

L'un des enjeux, et l'une des difficultés de ce recyclage, c'est de purifier la fibre de cellulose qui compose les filtres, d'en faire sortir les substances chimiques dangereuses, et de traiter les résidus.

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"On a un premier caisson dans lequel on a broyé la fibre de cellulose, et ensuite cette fibre on va la verser dans des bains d'eau : ici tout est naturel, on n'utilise aucun produit toxique pour traiter les mégots de cigarette. Une fois isolée la matière qui compose les filtres, il nous reste les cendres, le tabac, le paier. Cette biomasse à ce jour est traitée en déchet dangereux à Rennes. Nous souhaitons demain traiter entre 90 et 100% de la biomasse chez Mé Go, nous sommes accompagnés par des laboratoires pour travailler sur de la mycoremédiation : utiliser des champignons pour aller capter le polluant, pour dégrader notre matière."

Reportage de Yann Launay.