Découvrez ce que vous mangez !

8 novembre 2019 à 7h14 par Alexandra BRUNOIS

C'est le nom de l'opération transparence de l'industrie agroalimentaire partout en France. Jusqu'à demain, les conserveries, biscuiteries et même un abattoir ouvrent leurs portes en Bretagne. Reportage sur cette opération inédite de Yann Launay.

HIT WEST
Crédit : Yann Launay

Opération transparence de l’industrie agroalimentaire, en cette fin de semaine, avec des visites organisées sur différents sites de production, partout en France. Une opération inédite baptisée « Découvrez ce que vous mangez », et qui vise à rassurer, à mieux répondre aux questions que se posent les consommateurs.

Dans l’Ouest, parmi les entreprises qui ouvrent leurs portes, certaines en ont déjà l'habitude, comme des conserveries ou des biscuiteries, mais un abattoir a aussi décidé de jouer le jeu : un abattoir de porcs de Saint-Brice en Coglès, en Ille & Vilaine. Fondé en 1928, Abera est aujourd’hui un établissement de 26 000 m2 qui emploie 350 personnes et découpe 25 000 porcs par semaine.

Hier, une quarantaine de personnes ont enfilé blouse, charlotte et surchaussures. Guidés par Mélanie Audrain, responsable de production, les visiteurs ont pu découvrir de près l'activité du cinquième plus gros abattoir de France :

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« Agréablement surpris… au niveau hygiène, je trouve que c’est vraiment le top(…) Cela s’améliore de plus en plus, question hygiène, propreté, et pour les ouvriers… mais c’est un boulot qui reste quand même assez dur(… )Les porcs sont mis dans de bonnes conditions pour être abattus, on évite le stress au maximum, on ne peut pas tellement aller au-delà de ce qu’ils nous ont présenté, niveau bien-être animal (…) Ce que je découvre, c’est l’aspect traçabilité : voir que l’on est capable de bien suivre un produit de A à Z dans une chaîne d’abattage aussi importante que ça… »

Pour le directeur général d’Abera, Fabrice Chapelle, même si le contexte est épineux, et justement parce que le contexte est épineux, il est important aujourd’hui plus que jamais de présenter, d’expliquer les méthodes de travail, en s'adressant directement au grand public :

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« On a plutôt eu tendance à fermer les usines, parce qu’ il y a aussi des normes d’hygiène, de sécurité. On n’a pas souvent été bon communicants… Pour autant, on n’a rien à cacher, on fait les choses du mieux qu’on peut, on est assez fiers de nos métiers. On voit en ce moment qu’on est attaqués par des associations, qu’une espèce de suspicion s’installe chez les consommateurs : nous on est prêts à prendre la parole pour montrer ce que l’on fait en toute modestie et toute transparence… »

ABATTOIR ABERA PORTES OUVERTES NOV 2019 2.jpg (319 KB)

Venus d'élevages d’Ille & Vilaine et des départements voisins, les porcs sont anesthésiés au dioxyde de carbone avant d’être abattus. Et à l'occasion de ces portes ouvertes, Fabrice Chapelle tenait à montrer que le bien-être animal est une préoccupation quotidienne pour son entreprise :

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« On a toujours pris des précautions à bien abattre les animaux : pour avoir une bonne qualité de viande, il faut que l’animal soit bien traité, et en même temps on n’est pas des sauvages… On travaille beaucoup sur l’environnement de la porcherie, sur la lumière, sur le bruit, on réfléchit à l’introduction de musique, avec des spécialistes, pour voir quelles pourraient en être les incidences… On investigue toutes les possibilités pour aller plus loin dans l’amélioration du bien-être… »

L'entreprise cherche à réduire la pénibilité du travail des employés : les outils automatiques et les ordinateurs sont de plus en plus nombreux dans l’usine. Les visiteurs ont pu découvrir des chaînes de conditionnement récemment robotisées, et découvrir des outils de découpe qui facilitent le travail posté. Selon Fabrice Chapelle, faire baisser la pénibilité du travail est un objectif permanent, et la progression naît du dialogue constant avec les salariés :

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« En se posant la question de la pénibilité d’un geste sur la chaîne d’abattage, on a réinventé la méthode, qui était pourtant utilisée dans le monde entier. On a simplifié, on a supprimé de la pénibilité, on a améliorer la productivité, et diminué le niveau de contamination possible, parce qu’il y a moins de manutention… »

L'opération "Découvrez ce que vous mangez" se poursuit jusqu'à samedi. Pour connaître les sites de productions qui ouvrent leurs portes, rendez-vous sur le www.découvrezcequevousmangez.fr