Coronavirus : Des nantais coincés aux Canaries

27 février 2020 à 4h15 par Emilie PLANTARD

Une famille nantaise, partie samedi 22 février de Nantes, est confinée dans son hôtel de Tenerife. Un italien, probablement porteur du virus, y a séjourné juste avant leur arrivée.

HIT WEST
Crédit : @Nadine Guilloux

Le message a été glissé sous leur porte de chambre mardi matin, un cas de coronavirus est suspecté dans leur hôtel, l’établissement est mis en sécurité. Nadine Guilloux, son mari et leurs 2 filles de 17 et 21 ans sont contraints de rester dans leur chambre d’hôtel. Originaires de Vertou en Loire-Atlantique, la famille est arrivée samedi soir à Tenerife et s’y retrouve aujourd’hui coincée, sans beaucoup d’informations.

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« Fram, avec qui nous sommes partis, nous a appelés pour nous dire que nous allions être confinés pendant 14 jours. Normalement on devait rentrer samedi. Pas de rapatriement a priori, aucune nouvelle sur comment on va être rapatriés, nous on avait une voiture de location qui est devant l’hôtel, qu’on n’avait pas pris avec l’agence de voyage donc pour l’instant c’est très compliqué, on n’a pas de réponse, elle va devoir rester devant l’hôtel… On ne sait pas financièrement comment ça va se passer pour tout ça, donc voilà. »

Des vacances très spéciales

Pas d’information non plus sur le touriste d’origine italienne soupçonné d’être porteur du virus Covid-19 et dont le premier test s’est révélé positif. L’homme a séjourné dans le même hôtel, le H10 Palace, obligeant les autorités à placer l’établissement sous contrôle sanitaire. A l’intérieur, les consignes sont assez souples, mais l’ambiance est un peu lourde. 

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"C’est très anxiogène, surtout qu’on ne nous donne pas beaucoup d’informations. Hier soir on est venu prendre nos températures, on nous a déposé des thermomètres et des masques. Ce matin, on nous a dit qu’on pouvait descendre avec les masques chercher du café dans le restaurant en nous conseillant fortement de rester dans les chambres, éventuellement descendre dans le parc. Nous, on est restés dans les chambres parce que moi je suis un peu stressée, j’attends d’avoir des nouvelles avant de prendre des risques et d’aller au contact d’autres touristes. Nous sommes a priori 900 personnes dans l’hôtel." 

Drôle de séjour, pour cette famille qui n’est pas une habituée des grands hôtels. Prudente, résignée, Nadine doit admettre que les vacances en famille sont gâchées…

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"Ah oui oui, elles sont plus que gâchées, puisqu’on aura eu une seule journée de vacances et là, c’est plus des vacances stressantes. J’espère que tout va bien se passer et surtout qu’on passe 14 jours ici et qu’on ne contracte pas le virus. Donc il faut qu’on essaie de positiver, malgré tout on a une terrasse avec vue sur la mer donc il va falloir positiver et trouver des occupations surtout !"

Impossible de sortir

Aucune mesure de quarantaine, a priori plus stricte, n’a encore été prise. Cependant, chaque résident de l’hôtel est obligé de respecter la mise sous contrôle sanitaire et donc de rester à l’intérieur de l’enceinte de l’établissement.

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"De toute façon il est impossible de sortir de l’hôtel. Il y a un cordon de sécurité tout autour de l’hôtel avec des policiers partout, il y a des journalistes qui sont sur les toits, sur les côtés donc il est impossible de braver l’interdit. Devant la porte de l’hôtel, il y a des ambulances et un sas médical. Donc il est impossible de sortir de l’hôtel." 

Un flou total au sein de l'hôtel

Dans l’établissement, les consignes ne sont pas très restrictives ni contrôlées. Les déplacements sont autorisés et certains touristes ne semblent pas du tout craindre le risque de transmission du virus. Nadine, elle, préfère ne prendre aucun risque. 

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"Je suis sur une terrasse, en face moi je vois des gens dans la piscine, sur des transats, certains portent des masques, d’autres pas. Oui je pense que c’est totalement inconscient parce que je pense que ce genre de virus, il y a des projections qui peuvent être dans l’eau et pour l’instant moi je n’autoriserai pas les filles à aller se baigner."

Départ probable le lundi 9 mars, soit 9 jours après leur retour initialement prévu… A moins que les autorités ne décident d'évacuer l'hotel avant. 

Une interview d'Emilie Plantard.

Des nouvelles de nos étudiants nantais coincés eux en Chine !

"Andréa et ses amis restent confinés dans l'appartement mais ils ont repris les cours en ligne. Des cours soit en format vidéo soit en PowerPoint avec des notes vocales. Les étudiants nantais ont des devoirs à faire sur l'application Tang. Problème, la plupart des écoles chinoises l'utilise, alors à certaines heures de la journée elle ne marche pas... Les professeurs répondent aux questions de leurs élèves par SMS. 

Andréa s'est cassée un plombage l'autre jour, et une personne de l'école l'a accompagnée en voiture à l'hôpital. Les médecins portaient des combinaisons dignes des séries TV (vêtement en plastique, masque, gants et visière). Malheureusement, le dentiste n'a pu l'aider : "apparemment le gouvernement refuse que les dentistes allument la machine pour faire les plombages en ce moment..." 

Andréa nous indique qu'il est possible de sortir tous les jours pour faire les courses sans trop de problème (mais elle ne le fait pas, pour ne pas gâcher les masques. Dans son immeuble, une seule personne peut sortir de l'appartement tous les trois jours."