Contact-tracing : Le protocole de la CPAM a évolué

26 novembre 2020 à 17h13 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h35 par Emilie PLANTARD

HIT WEST
Crédit : @Pixabay

Depuis mai dernier, l'Assurance Maladie est en charge de contacter les personnes à risque de contamination identifiées. Une mesure totalement nouvelle, qui a dû évoluer et s'adapter à la progression de l'épidémie.

Mis en place en mai dernier, le contact tracing a pour mission de répertorier tous les cas contact d’un patient testé positif à la Covid-19, puis de les contacter afin de les isoler. C’est une des mesures organisées par le gouvernement pour lutter contre la pandémie et les différentes Caisses Primaires d’Assurance Maladie ont dû modifier leur protocole à mesure que l’épidémie progressait. Si l’activité état raisonnable jusqu’au début de l’été, elle s’est progressivement intensifiée, jusqu’à atteindre un pic en novembre selon Thomas Bouvier, sous-directeur de la CPAM44 :

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"Ça a commencé à décoller à la rentrée, et puis ça a connu une accélération fulgurante, à compter du début du mois d’octobre. Dans le début de l’été on traitait une soixantaine de cas par jour, on contactait des personnes positives et des cas contact, ça faisait une soixantaine par jour, à la rentrée, on est montés autour de 300, on a passé la barre des 600 au tournant du mois de septembre, début octobre, et puis on est montés jusqu’à 3000, plus de 3000 cas par jour, à gérer début novembre. Donc c’est considérable. Ça fait +5000 % de cas à traiter entre le début de l’été et début novembre."

Un contact par texto

Les chiffres sont redescendus aujourd’hui au niveau de début octobre, c’est positif. Si en mai, les agents de la CPAM détachés à cette mission contactaient toutes les personnes par téléphone, ce n’est aujourd’hui plus le cas puisque la plupart des cas contact identifiés par une personne malade sont prévenues par SMS.

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"Ça commence, on se présente c’est l’assurance maladie, et d’ailleurs vous avez un lien sur le sms, vous cliquez sur le lien, vous arrivez sur un site sécurisé, qui délivre des informations adaptées à votre situation, sur la conduite à tenir. Si, au bout de la consultation, la personne dit : J’ai bien compris les informations sur le site internet, il n’y aura pas d’appel de notre part. Par contre si elle ne va pas jusqu’au bout de la démarche, soit elle n’a pas cliqué sur le lien, soit elle n’a pas compris l’ensemble des informations, à ce moment-là, on passera un coup de téléphone."

Préparer son entretien quand on est testé positif

Un système plus efficace, qui a certainement permis au service mieux gérer le dernier pic épidémique. Les personnes testées positives à la Covid-19 reçoivent également un sms, afin qu’elles puissent anticiper, au calme, leurs entretiens avec les agents de la CPAM :

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"Désormais, dès lors qu’on sait qu’ils sont positifs et avant même de les appeler, on leur envoie eux aussi un sms. Sur ce sms, ils ont un lien vers un site qui les aide à préparer l’entretien avec l’Assurance Maladie. Parce que, quand on est au téléphone avec l’assurance maladie qui vous dit que vous êtes patient positif et il va falloir qu’on recense ensemble les personnes que vous avez rencontrées de manière rapprochée ces derniers jours, parfois il y a un peu de panique, ils peuvent oublier des informations. D’ailleurs parfois certains nous rappelaient pour nous dire qu’ils avaient oublié telle ou telle personne contact. Là, avec ce système, ils préparent l’entretien, à tête reposée. On a constaté qu’on gagnait en qualité d’entretien et aussi en rapidité."

La Loire-Atlantique solidaire

Une mécanique désormais bien rodée, et qui a pu profiter à d’autres départements, davantage touchés par l’épidémie. Comme dans les hôpitaux, les agents de la CPAM de Loire-Atlantique ont donc soulagé leurs collègues débordés, quand c’était possible.

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"L’assurance maladie, on a un réseau, il y a des caisses primaires dans tous les départements, on fait tous cette activité de contact-tracing, on est tous engagés dans cette activité depuis le mois de mai. Donc il paraît logique qu’on aille entraider les collègues qui ont une situation épidémique qui est plus compliquée que la nôtre. Donc par exemple, au mois d’octobre, lorsque l’épidémie était encore maîtrisée en Loire-Atlantique, on est allés aider les collègues de la Loire, du Rhône, du Nord qui faisaient face à une pression épidémique qui était bien plus importante que la nôtre. C’est-à-dire qu’on a pris en charge des appels de patients positifs, de cas contact de ces départements."

Certains malades peuvent passer entre les mailles du filet, mais cette mesure de traçage des cas contact permet de ralentir la progression de l’épidémie, au même titre que les gestes barrière ou le port du masque. Au total, 200 personnes sont mobilisables pour enquêter au sein de la cellule contact-tracing de Loire-Atlantique, elles étaient 110 au pic de l’épidémie de Novembre.
La CPAM rappelle qu’un cas contact à risque de contamination est une personne qui a rencontré une personne testée positive dans les 3 derniers jours, et qui est restée à moins d’1 mètres d’elle, sans masque et dans un lieu clos.

Pour en savoir plus : ameli.fr