Cancers pédiatriques : A Sainte-Pazanne, on continue le combat

28 avril 2020 à 12h54 par Emilie PLANTARD

La députée Sandrine Josso organise une série de tables rondes autour des cancers pédiatriques et de la santé environnementale. Confinement oblige, la deuxième a été organisée en visio-conférence avec des médecins, des parlementaires, des élus et des associations.

HIT WEST
Crédit : @Sandrine Josso

Le sujet des cancers pédiatriques, une députée de Loire-Atlantique a décidé de le prendre à bras le corps et ce n’est pas la crise sanitaire liée au Coronavirus qui l’arrêtera. Une première table ronde avait pris forme à son initiative, en janvier dernier à l’Assemblée Nationale, autour du thème des perturbateurs endocriniens. Ce vendredi 24 avril, ce sont les pesticides qui étaient au cœur des discussions, par écran interposé. Le Dr Pierre Souvet, président de l’ASEF (Association Santé Environnement France) a longuement détaillé l’effet néfaste que pouvaient avoir les pesticides sur la santé. Extrait :

Écouter le podcast

Sandrine Josso, députée de la 7è circonscription de Loire-Atlantique, a conscience de l’impact environnemental sur la santé et des enjeux de la prévention.  Extrait :

Écouter le podcast

Les parents de Sainte-pazanne très attentifs

Pour le collectif Stop aux Cancers de nos Enfants, créé après qu’un excès de cas de cancers pédiatriques ait été observé dans le secteur de Sainte-Pazanne (44), ces tables rondes sont très importantes pour faire bouger les choses et favoriser la prévention des maladies en préservant l’environnement. D’autant plus en ce moment, selon Marie Thibaut, membre du collectif :

Écouter le podcast

Écouter le podcast

"Il est primordial qu’on n’oublie pas les cancers pédiatriques pendant cette crise sanitaire. Je pourrais vous parler de la situation dans les services d’oncologie pédiatrique. La situation est gravissime, on a dû se battre pour obtenir que les enfants puissent aller au bloc opératoire, les enfants qui devaient passer en greffe ont dû avoir leur greffe d’annulée. Donc c’est gravissime et les enfants n’arrêtent pas de tomber malade. Et ce n’est pas le Covid qui arrête tout ça. Le Covid il met en exergue le fait que notre santé n’est pas mise en avant. Aujourd’hui il n’y a pas d’anticipation. Le Covid il met en avant que la question de la prévention n’existe pas. Ça c’est ce qu’on soulève dans le cadre des cancers pédiatriques depuis 1 année.

On arrête les autorités sanitaires, ça ne sert à rien. Là il faut qu’Olivier Véran notre ministre de la santé et le président de la république entendent qu’il faut arrêter de penser aux firmes et aux entreprises en priorité. Elles vont fonctionner nos entreprises mais il faut les faire fonctionner en mettant au centre la santé environnementale. C’est le moment de basculer de l’autre côté. On ne demande pas une mise en pratique tout de suite parcequ’il faut du temps pour construire mais il n’est pas question de revenir en arrière sur les questions environnementales."

L'importance de la prévention

La table ronde est organisée alors même que les résultats des analyses de la qualité de l’air au sein des familles viennent de tomber. L’ARS avait préféré ne pas chercher de pesticides dans les logements des enfants malades du secteur de Sainte-Pazanne. Le collectif l’a fait. Et c’est édifiant. Marie Thibaut :

Écouter le podcast

"Aujourd’hui on a analysé tous les pesticides que les laboratoires, INSERM, ISTA, tous accrédités par l’Etat, utilisés par l’Etat. Donc dans nos domiciles, on retrouve des perturbateurs endocriniens de plastique qui sont liés à nos domiciles, clairement, en grande quantité. Et puis énormément de pesticides, insecticides, néonicotinoïdes, herbicides, fongicides, acaricides, qui sont énormément utilisés dans l’agriculture, énormément utilisés dans la viticulture. Et ça je la retrouve dans la qualité de l’air en plein mois de décembre. Vous imaginez, là, en période d’épandage ?"

Bientôt un site internet

Le collectif souhaite alerter et informer sur toutes les recherches qu’il effectue, pour pallier ce qu’il juge être des manquements des autorités sanitaires. Tous les résultats des études complémentaires commanditées par l’association vont bientôt être mis en ligne sur un site internet dédié.

Écouter le podcast

"Site internet qui explique qui nous sommes, comment on fonctionne, et tout ce qui s’est passé depuis un an, avec cartographie sur notre secteur, tous nos soutiens, le docteur Chevel nous écrit un courrier pour nous expliquer des choses… Et on met les liens pour que tout le monde puisse avoir accès à toutes les données. Et on mettra aussi tous les liens pour que tout le monde puisse aller voir comment faire pour limiter, un peu, les facteurs environnementaux."

Le collectif Stop aux cancers de nos enfants est actuellement à pied d’œuvre pour finaliser ce site qui devrait être en ligne à partir du mois de mai.