Campus : Acte V au Salon Info'Sup de Vannes

1er février 2019 à 7h20 par Katell LAGRE

Suite et fin du Hit West Campus Tour ce vendredi⬦ Pour la dernière étape, Julie et Fabien installe leur plateau en direct du Salon Info Sup au Parc Chorus à Vannes. « Sur Place ou à Emporter » de 12h à 14h avec un focus aujourd'hui sur l'industrie navale et maritime. Hier, l'émission s'est déroulée à l'Ifac de Brest. Elle était dédiée à l'apprentissage dans l'enseignement supérieur.

HIT WEST
Crédit : Yann LAUNAY

L’apprentissage est en pleine mutation : le gouvernement veut développer ce type de formation, qui concerne aujourd’hui environ 7% des jeunes, contre 15% par exemple chez nos voisins allemands. La réforme de l’apprentissage est en cours : alors que jusqu’à maintenant ce sont les régions qui décidaient d’ouvrir un CFA et qui décidaient des formations mises en place, désormais l’installation d’un CFA sera libre, et les formations proposées seront fonction de la demande des entreprises. Pour le directeur de l’IFAC de Brest, cette réforme présente des avantages, mais aussi des dangers. Norbert Penvern :

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« Un système libéral peut amener des organismes extérieurs à se pencher sur l’apprentissage en se disant qu’il y a des gains potentiels pour eux, et si c’est aller chercher de l’argent dans le système de l’apprentissage sans apporter une formation de qualité, ce sera une dérive du système et c’est une des menaces principales de cette réforme.. »

Parmi les nouveautés, aussi : le relèvement de l’âge maximal pour entrer en apprentissage, qui est passé de 26 à 30 ans. Une ouverture beaucoup plus en phase avec la réalité des réorientations, comme peut en témoigner Coralie, 28 ans, en deuxième année assistante de manager à l’IFAC de Brest :

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« J’ai eu un bac STG marketing, j’ai fait ensuite un BTS assistant de gestion PME PMI qui s’est un peu mal passé, j’ai décidé de partir en Irlande pour améliorer mon anglais. Là bas j’ai repris des études de tourisme et business, et je suis rentrée en France faire une formation de réceptionniste, et ensuite je suis venue en Bretagne et je suis arrivée à l’IFAC.. »

L’apprentissage souffre parfois d’une vision restrictive : l’image d’un système de formation courte destiné seulement aux métiers manuels lui colle à la peau, alors que les possibilités de formation en alternance sont de plus en plus larges, y compris après le bac :

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« A Sup’Ifac, nous avons 350 jeunes en formation bac+2, bac+3, pour devenir commercial, responsable de rayon, gestionnaire de paie, assistant manager : des formations qui ont de plus en plus de succès.. »

L’apprentissage après le bac : c’est ce que Chanel a connu, à l’Ifac, il y a quelques années, et qui lui a permis d’être embauchée par le courtier d’assurance en ligne « A comme Assure » :

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« L’apprentissage m’est tombée dessus, après un stage en dernière année de lycée : on m’a proposé de m’embaucher en apprentissage. On m’a fait confiance, c’est comme cela que l’on gagne en maturité. J’ai été embauchée en CDI dès la fin de mon apprentissage, aujourd’hui je suis manager commerciale au sein de l’entreprise, pourtant je n’ai que 26 ans.. »

Autre possibilité qui s’offre aux élèves en apprentissage : les séjours à l’étrangers dans le cadre d’Erasmus. A l’IFAC de Brest, plusieurs formules permet aux apprentis de partir à l’étranger, comme l’explique Nicolas Sauvage, responsable Erasmus à l’Ifac :

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« Le premier programme, c’est durant leur temps de formation : on intègre deux semaines dans des entreprises étrangères pendant la première année, ou en début de deuxième année. A l’issue de l’examen, ils ont la possibilité de repartir entre 4 et 6 mois à l’étrangers, dans une ou deux entreprises d’accueil, dans tous les domaines d’activité. La troisième possibilité, qui n’existe actuellement que pour la boucherie et la pâtisserie, c’est de repartir 6 mois en Italie, à Florence. »

Pour Nicolas Sauvage, Erasmus a tout son sens pour les élèves en apprentissage :

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« Cela leur apporte une qualification supplémentaire sur des techniques qui ne sont pas réalisées en France mais que d’autres pays pratiquent. Les jeunes sont beaucoup plus autonomes lorsqu’ils reviennent : la plupart d’entre eux créent leur entreprise, et développent à la fois les techniques françaises et les techniques apprises à l’étranger, et pour une minorité d’entre eux, restent à l’étranger, 2 à 4 ans, avant de revenir en Bretagne.. »

Reportage de Yann Launay.