C'était l'événement InOut, à Rennes !

1er avril 2019 à 4h55 par Dolorès CHARLES

C'était la deuxième édition de l'événement InOut, à Rennes, l'occasion de réfléchir à de nouvelles solutions pour se déplacer, et pour Eco Solar Breizh de présenter son prototype de voiture solaire pour les particuliers.

HIT WEST
Crédit : Yann Launay pour Hit West

Réfléchir à de nouvelles solutions pour se déplacer, et les expérimenter : c’est l’objectif de l’événement InOut, dont la deuxième édition se déroulait jusqu'à hier à Rennes. Les professionnels étaient réunis au Couvent des Jacobins, pour des ateliers, des tables rondes, sur le covoiturage, le développement des transports en commun électriques, les systèmes de gestion des places de stationnement.

La voiture solaire d'Eco Solar Breizh

Longtemps cantonnée aux concours pour étudiants, la voiture solaire utilisable au quotidien prend forme, et le premier modèle de série sera donc peut-être breton. Baptisée Hx², la voiture électrique à deux places présentée à Rennes est destinée à une production industrielle dès l'an prochain.
Une voiture qui fonctionne en fait à la fois grâce au soleil, et grâce à une pile à hydrogène. Les précisions du Brestois Jean-Luc Fleureau, président d’Eco Solar Breizh, avec Yann Launay.

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« Le véhicule est doté de 6 m² de panneaux solaires. Stationné sur un parking, il peut se recharger dans la journée. Pour prolonger l’autonomie, on y adjoint une pile à combustible qui permet, les jours où il n’y a pas de soleil, d’utiliser le véhicule. On n’est pas lié à une borne de recharge, qu’elle soit hydrogène ou électrique… »

Une petite voiture clairement destinée à une utilisation en ville.

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« De toute façon, le véhicule électrique n’a de sens que dans un milieu urbain. L’intérêt du véhicule solaire, c’est que lorsque vous avez fait vos 15 km pour aller au travail, vous le laissez toute la journée dehors… il faut juste ne pas le laisser sous un arbre… »

Destinée aux systèmes de véhicules en autopartage, HX2 a une autonomie annoncée de 600 kms à 50 km/h de moyenne. Il pourrait être vendu entre 25 000 et 35 000 euros.

Le vélo à hydrogène

Le vélo à hydrogène (photo ci-dessus), lui, est déjà commercialisé : conçu par la société basque Pragma, ce vélo à assistance électrique produit lui-même son énergie, grâce à une pile à combustible, une mini-centrale embarquée, comme l’explique Christophe Bruniau, responsable développement chez Pragma.

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« On a un apport hydrogène, un apport oxygène, et là on a une réaction électrochimique qui produit du courant, et le déchet, c’est de l’eau… On a un réservoir d’hydrogène dans le cadre du vélo. On le recharge rapidement : 2 minutes de recharge pour 30 gr d’hydrogène, autonomie : une centaine de kilomètres.. »

Pour l’instant réservé aux collectivités, le vélo à hydrogène Pragma devrait bientôt être proposé aux particuliers, à un tarif proche de 3500 euros. Mais n’est-il pas dangereux de pédaler assis sur une pile à combustible ? :

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« Comme pour tous les gaz, il y a une notion de danger, mais c’est un danger maîtriser : le réservoir, garanti 10 ans, a été testé dans des conditions extrêmes... »

L’hydrogène a le vent en poupe… mais encore faudra-t-il en trouver facilement, de l’hydrogène, pour faire fonctionner son vélo ou sa voiture. La production d’hydrogène pour des véhicules se met très lentement en place… Mais des projets devraient bientôt voir le jour, dans l’Ouest, et tout particulièrement à Vannes, où le groupe Engie va construire une unité de production, à la fois pour l’usine Michelin de Vannes et pour des véhicules. Les explications de Sébastien Ramos, délégué régional Bretagne chez Engie :

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« Michelin, qui utilise de l’hydrogène, voulait de l’hydrogène « vert » pour son usine mais à un prix acceptable… donc nous allons lui faire un gros électrolyseur, mais du coup il y aura trop d’hydrogène... donc avec Morbihan Energie, avec les entreprises de Vannes, on est en train de trouver des gens qui vont utiliser l’hydrogène pour la mobilité… »

Parrain de cette édition Bertrand Piccard

Le parrain d’Inout 2019, l’explorateur et psychiatre Bertrand Piccard, s’est lancé un nouveau défi : celui qui a fait le tour du monde en avion solaire veut maintenant recenser les 1000 solutions les plus efficaces pour sauver la planète. Des solutions techniques prêtes… et rentables, puisque Bertrand Piccard veut réconcilier le monde économique et la protection de l’environnement. Il répond à Yann Launay.

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« Il y a beaucoup de gens qui ont peur du changement, qui veulent garder le plus longtemps possible le système actuel, beaucoup de gens qui veulent amortir leurs vieilles infrastructures sur plus longtemps, pour plus de bénéfices.. Ils ne se rendent pas compte que finalement ils gaspillent tellement d’énergie… qu’ils perdent de l’argent, alors qu’ils croient en gagner... »

Crédit photo Yann Launay : Bertrand Piccard

Parmi les solutions déjà labellisés « Solar Impulse », du nom de la fondation de Bertrand Piccard, on trouve le petit boitier conçu par la société rennaise « WeNow » : un boitier que l’on branche sur une voiture, sur un camion, pour analyser la conduite et les gestes qui gaspillent le plus de carburant. Le bilan et les conseils sont ensuite envoyés sur le smartphone du conducteur. Une aide à l’écoconduite, qui n’est pas un concept nouveau, mais que WeNow associe à un système de compensation carbone, pour tenter d’annuler les émissions de gaz à effet de serre d’un conducteur… Et pour Valérie Mas, co-fondatrice de WeNow, le système fonctionne :

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« On a plus d’une quarantaine de sociétés qui ont signé avec nous, comme l’entreprise Charier, qui en 10 mois a économisé 150 000 euros de carburant, a évité d’émettre 300 tonnes de CO2, et planté 5000 arbres... »