Auray : la télé-scolarité et le confinement après 15 jours

17 mars 2020 à 9h43 par Alexandra BRUNOIS

« Nous sommes en guerre »⬦ en guerre sanitaire ! Ce sont les propos du Président de la République hier soir lors de son allocution vue par 35,3 millions de téléspectateurs. Face à la propagation du Coronavirus, le gouvernement a décidé le confinement. Des restrictions déjà mis en place depuis 15 jours à Auray, 1er foyer épidémique breton. Témoignage d'Auréa, une lycéenne confinée.

HIT WEST
Crédit : Yann Launay

Depuis hier, 12 millions d'élèves sont désormais à la maison, en télé-scolarité... Une situation que plusieurs milliers d'enfants du pays d'Auray vivaient depuis déjà 15 jours.

C'est le cas par exemple d'Auréa, élève en terminale au lycée Benjamin Franklin d'Auray. Agée de 17 ans, Auréa habite Crac'h, au coeur d'une zone de circulation active du virus, et ne sort quasiment plus de chez elle.

Nous l'avions interrogée il y a 15 jours, et elle ne cachait pas quelques inquiétudes devant l'obligation de préparer son bac sans fréquenter le lycée. Alors parvient-elle à s'organiser ? La réponse d'Auréa :

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"Sincèrement, oui, j'ai réussi à bien m'organiser, je travaille tous les jours, je ne suis pas en retard... A part pour les maths, où sans professeur, je n'y arrive pas, mais pour les autres matières, je me débrouille bien... Pour le mental, je trouve ça compliqué de ne voir personne pendant si longtemps, ce n'est pas pareil de rester chez soi, sur son téléphone, que de sortir, d'aller voir ses amis..."

Finalement, pour Auréa la plus grande difficulté n'est pas tant la scolarité à distance que le confinement, qui commence à peser sur le moral. Les journées lui semblent bien longues :

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"J'essaye de me lever pas trop tard le matin, je fais du sport, sur un tapis : abdos, pompes... L'après-midi je me mets dans mes cours, je travaille un bon moment, et après je regarde des séries... Les deux premières semaines, ça allait, je me disais : on en a pour 2 semaines et après c'est réglé... Sauf que là, de ne plus en voir le bout, je n'en peux plus, je n'ai qu'une envie : de retourner en cours, je n'en peux plus de rester chez moi, sans voir mes amis... Il faut que les rapports familiaux se passent bien... Rester tous les jours avec tout le temps les mêmes personnes, des tensions se créent... Ce n'est pas si simple..."

Un reportage de Yann LAUNAY