A Rennes, la fac offre des protections hygiéniques aux étudiantes

16 septembre 2019 à 13h55 par Emilie PLANTARD

Les étudiants avaient voté le budget en avril dernier en faveur de ce projet : Des protections hygiéniques en accès libre. Une première distribution a eu lieu il y a quelques jours, tout est parti !

HIT WEST
Crédit : Marguerite et cie

Il y a d’un côté les kits, composés de 18 tampons et serviettes bio, sans parfum, sans chlore et sans plastique et de l’autre les protections réutilisables, serviettes ou coupes menstruelles. Lors du second budget participatif, organisé en avril dernier, les étudiants s’étaient massivement prononcé pour le projet du libre accès aux protections hygiéniques, à 4397 voix sur 8600. Preuve de la pertinence de ce choix, la première distribution de 9000 kits et 2000 protection réutilisables a connu un franc succès la semaine dernière. Les étudiantes se sont présentées en masse dès le lundi.  

Fabien Caillé est vice-président étudiant de l’université Rennes 2 :

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Sur les 11.000 kits, on en avait distribué 7000 dès la première journée. Il faut s’imaginer que les étudiantes faisaient la queue avant l’ouverture du stand. Chaque étudiante avait le droit de prendre 2 kits et éventuellement une protection réutilisable, une serviette lavable ou une cup. Les serviettes lavables et les cups sont parties en 2 H ½, ce qui nous a forcé à en recommander pour en avoir de nouveau le mercredi. On a pu en remettre 600 à disposition, et c’était vraiment le maximum que les fournisseurs pouvaient fournir. Et au total, sur cette semaine, tout est parti.

 

La précarité menstruelle : Une réalité étudiante

Mission accomplie donc pour l’université Rennes 2, précurseur dans la réduction de cette inégalité qui touche les jeunes étudiantes, dont certaines vivent une vraie précarité à cause du coût des protections, chaque mois.

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Je pense que c’est un projet qui est au carrefour de 3 considérations. Tout d’abord une considération liée à la santé. Il y a une vraie envie et un besoin de produits de qualité, sans produits chimiques. Faire le choix de protections qui sont sans plastique et biodégradables c’est aussi un engagement fort. Enfin, il y a une question de solidarité face à la précarité évidente. Quand on sait le coût que ça représente et l’augmentation du coût de la vie pour les étudiantes, distribuer des protections, c’est aussi lutter contre la précarité. Nous on ne veut pas que nos étudiantes aient à choisir entre un repas le midi, un ticket de transport et une protection hygiénique.

Une vingtaine de distributeurs gratuits

Cette distribution est une première étape. La seconde est progressivement mise en place, il s’agit de l’installation de distributeurs gratuits de protections hygiéniques dans les toilettes de l’université. Au total, 26 distributeurs auront pour mission de dépanner les étudiantes.

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On a plus de 20 distributeurs qui vont être installés, ils sont totalement gratuits. Il y en aura 1 à 2 par bâtiments. Là si vous venez demain à l’université, vous allez au bâtiment étudiant, vous verrez il y a un distributeur avec des serviettes, des tampons en libre-service. Nous on a décidé de faire les distributeurs et en même temps les distributions, de manière à ce que les distributeurs servent vraiment à ce pour quoi ils sont faits c’est-à-dire couvrir à un certain nombre de besoins plus urgents, au quotidien, dans les sanitaires. Et ce sont des opérations qui se répondent les unes aux autres, pour qu’i y ait une effectivité de la gratuité sur le campus.

Aujourd’hui, 4 campus en France proposent de telles actions en direction des étudiantes.