A Nantes, un lieu d'accueil pour les femmes violentées

3 septembre 2019 à 16h57 par Emilie PLANTARD

C'est une première française : Un lieu d'accueil unique destiné aux femmes victimes de violences et leurs enfants, en plein c-ur de Nantes. Elles pourront en toute sécurité y rencontrer des acteurs institutionnels et associatifs qui les accompagneront dans leurs différentes démarches.

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Crédit : Hit West

Citad’Elles n’est pas tout à fait achevé, mais déjà le lieu respire la sérénité. Dans le hall d’accueil, 2 canapés garnis de coussins confortables invitent les femmes à se poser, en toute sécurité. Au 7è étage de cet immeuble sur l’île de Nantes, les 700 m2 de ce lieu ressource seront entièrement dédiés à la prise en charge de femmes victimes de violences, 7 jours/7 et 24 heures/24. A partir du 25 novembre prochain, elles y seront suivies d’une manière globale et y trouveront donc un soutien médical, juridique, social ou financier. Le tout, sur un seul et même lieu.

La ville de Nantes offre ainsi une réponse concrète à la sollicitation en 2014 de 4 associations locales. Ce projet est le fruit d’une grande concertation avec les acteurs associatifs et institutionnels (CAF, CHU de Nantes, Barreau de Nantes, Planning Familial...), sur ce vaste sujet des violences faites aux femmes. Aïcha Bassal est adjointe à la vie associative à la ville de Nantes :

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"Ces femmes, elles sont reçues par un coordinateur de parcours qui va pouvoir évaluer avec elles leur besoin. Ce lieu a vraiment été pensé comme un parcours avec une salle d’accueil, une salle de ressourcement et ensuite vous voyez les professionnels médicaux, sociaux ou juridiques. On sait que les femmes sont victimes de violences la nuit, le week-end, quand les autres professionnels sont souvent fermés. D’où notre envie d’être ouvert 24H/24, 7J/7."

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Un décor très chaleureux

Toutes les femmes sont visées par la structure, qu’elles soient victimes de violences conjugales ou non, sexuelles, physiques ou morales, récentes ou plus anciennes. Chaque pièce a été soigneusement décorée afin de recevoir au mieux la parole de ces femmes et leurs enfants.

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"On a voulu ce lieu rassurant, protecteur. Les couleurs ont été pensées, la lumière aussi. On a souhaité laisser ces grandes baies vitrées, en mettant une barrière filtrante pour garder une certaine confidentialité mais rien n’a été laissé au hasard. On a voulu des choses cocooning parce qu’on sait que pour certaines femmes le parcours va être long."

Une priorité à Nantes

Chaque année, 24.500 femmes seraient victimes de violences physiques et/ou sexuelles sur la métropole de Nantes. Un fléau contre lequel a décidé de lutter Johanna Rolland, maire de Nantes, qui veut simplifier ainsi le parcours des femmes, avec l’aide des institutions et des associations.

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"L’objectif est d’avoir un lieu pour se poser, se reposer dans un premier temps puis dans un deuxième se relever et reconstruire sa vie. Un lieu en toute sécurité, où on peut aussi héberger quelques femmes, c’est la mise à l’abri. Et puis c’est le temps de la reconstruction qui passe par la santé, l’accompagnement juridique, le psychologique, par la recherche d’un logement… Le centre passe ensuite le relai."

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Une initiative des associations

Ce projet est l’aboutissement du travail de concertation mené avec les acteurs de terrain. Parmi eux, l’association Solidarité Femmes 44 avait sollicité la ville dès 2014. Elisabeth Massamba-Déat est la présidente, elle est satisfaite de ces débuts prometteurs :

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"C’est un endroit très bien. C’est vrai qu’on avait bien échangé avec les services et on est satisfaits de voir qu’ils ont écouté nos conseils. C’est bien."

Enfin ce lieu commun à tous les professionnels sera également l’opportunité de coordonner et fédérer cette lutte contre les violences faites aux femmes. Coût global, pris en charge par Nantes Métropole : 1.800.000 euros. Le fonctionnement sera ensuite pris en charge par les différentes institutions et associations.

Dans le Finistère, la commission départementale d’action se réunit quant à elle aujourd’hui pour faire remonter les pistes d’actions au niveau national.
Dans le Morbihan, le Préfet lui réunira demain les acteurs du domaine des droits des Femmes et de l’Egalité entre les femmes et les hommes pour débuter un travail de terrain.