ZAD : 15 projets agricoles retenus à NDDL

15 mai 2018 à 4h30 par Dolorès CHARLES

Après un répit de deux semaines accordé par le Gouvernement, les expulsions vont-elles reprendre sur la ZAD ? La trêve annoncée s'achève aujourd'hui. Hier, le comité de pilotage a annoncé la régularisation de 15 dossiers déposés par les opposants.

HIT WEST
Crédit : Préfecture 44

Alors que les expulsions sont suspendues jusqu’à ce mardi à Notre Dame des Landes, un Comité de pilotage s'est tenu hier en Préfecture de région, à Nantes. Une réunion présidée par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, pour parler de la gestion des terres de l'ex-ZAD, et des projets déposés par les anciens opposants.Sur l’ensemble des projets déposés , 15 ont été examinés et sont éligibles à la signature de Conventions d'occupation précaire. Des COP déjà signées avec les agriculteurs historiques de Notre Dame des Landes ! "Celles et ceux qui ne portent pas de projet n’ont rien à faire sur le site", a en revanche déclaré le ministre.

Ces projets ne sont pas cautionnés par les syndicats agricoles à commencer par la FNSEA 44, qui dénonce l'inégalité de traitement entre un agriculteur lambda et un zadiste, en termes administratifs et de précision du dossier (lieu, nombre d'ha, etc.)

Devant la Préfecture, plus de 200 personnes ont apporté leur soutien aux Zadistes, accompagnées d'une dizaine de tracteurs. Les soutiens avaient installé des tables de pique-nique. Un rassemblement qui s'est tenu dans le calme.

La crainte que les expulsions redémarrent sur la ZAD

A Notre Dame des Landes, un collectif dénonce les victimes de l'opération d'évacuation.

"Nous sommes un collectif de soignant.e.s (infirmier.e.s, médecins, aides-soignant.e.s, kinés, psychologues…) en lien avec l’equipe medic des habitant.e.s de la ZAD. Depuis le 9 avril, date de l’intervention policière d’expulsion et de destruction de nombreux habitats de la ZAD, nous sommes sur place et avons soigné plus de 300 blessé.e.s, dont certain.e.s avec des
lésions graves nécessitant des évacuations et des interventions chirurgicales. Des soins sont encore en cours. Beaucoup de personnes ont des séquelles psychologiques et un certain nombre des séquelles physiques.

Ces lésions sont occasionnées par des armes particulièrement dangereuses (spécialement flashballs et/ou grenades assourdissantes et de désencerclement) qui blessent, mutilent et peuvent aussi tuer comme on l’a vu à Sivens avec la mort de Remi Fraisse.

Nous lançons l’alerte car nous sommes particulièrement inquièt.e.s devant la menace de reprise des expulsions et de destructions d’habitats à partir de la mi-mai. En utilisant ces armes l’Etat prend le risque de tuer.

Signature : Collectif de soignant.e.s impliqué.e.s face aux violences policières, dans le cadre de la lutte « contre l'aéroport de Notre Dame Des Landes et son monde »