Souriez, vous êtes filmés et surveillés à Nantes !

26 avril 2018 à 16h48 par Fabien GONZALES / Dolorès CHARLES

La vidéo protection est entrée en service sur Nantes Métropole. 95 caméras sont en marche sur le territoire. Reportage au CSU, le Centre de Supervision Urbain.

HIT WEST
Crédit : Alexis Bédu

La vidéo protection prend de l’ampleur dans l’agglomération nantaise. 95 caméras sont d’ores et déjà activées sur les 139 prévues à Nantes, Saint-Herblain, Rezé et Vertou. Un outil mutualisé pour plus de tranquilité publique selon Nantes Métropôle. Et pour superviser ces caméras, un centre est en fonctionnement depuis une semaine. Quinze agents opérateurs sont derrière les écrans pour surveiller la ville. Pour Didier Filion, directeur général adjoint tranquilité et sécurité publique à la communauté d’agglomération, cela permettra à la police d’être plus efficace. Didier Filion au micro d'Alexis Bédu.

Écouter le podcast

« Par ce dispositif on démultiplie nos capacités de patrouilles. Ce sont des patrouilles vidéos qui sont complémentaires aux patrouilles humaines. Il y a plus d'efficacité dans la détection des problèmes et plus d'efficacité aussi dans la vigilance qui peut être exercée sur le terrain. L'opérateur qui détecte un fait problématique appelle les images sur l'écran devant lui. Il peut assurer le suivi de l’événement, alerter les services de police ou de secours et assurer la mise en réseau des caméras lorsque les faits se déroulent de manière dynamique sur l'espace public ».

Parmi les 12 secteurs d’implantation des caméras nantaises, il y a les quartiers de Bellevue, de Malakoff et en grande partie le centre vlle de Commerce à Bouffay jusqu’au Hangar à bananes. Pour la maire et présidente de l'agglomération, Johanna Rolland, il était important d'installer des caméras dans tous les quartiers et pas seulement dans le centre.

Écouter le podcast

« Quelque soit le quartier où l'on habite, on a le droit à la même attention des pouvoirs publics. Et puis c'est aussi pour éviter les phénomènes de déport. Parce que si c'était pour qu'il y ait moins d'actes délictueux dans le centre-ville mais qu'ils soient repoussés dans les quartiers, ce ne serait pas satisfaisant. Donc sur Nantes, il y a 97 caméras, fonctionnant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. La conjugaison d'une attention très forte donnée à la protection des libertés publiques et c'est dans cet état d'esprit que j'ai souhaité la création d'un comité d'éthique que nous avons réuni pour la première fois la semaine dernière ».

C’était un reportage signé Alexis Bédu.

[Communiqué de la métropole]

Le Centre de Supervision Urbain métropolitain est un service commun proposé par Nantes Métropole aux communes adhérentes au dispositif, en charge de la gestion de la vidéoprotection. Il leur permet de bénéficier :
• d’une assistance technique permettant la mise en oeuvre de caméras, leur exploitation et leur maintenance ;
• d’une mutualisation des coûts d’exploitation et de maintenance entre les communes adhérentes et Nantes Métropole ;
• d’une participation financière de Nantes Métropole à la constitution des réseaux de caméras implantés sur leur territoire.

Respect des libertés publiques et individuelles

Conformément à la loi, les caméras ne peuvent visualiser que l’espace public. Les espaces privés qui pourraient se trouver dans le cône de visualisation sont automatiquement floutés. Le dispositif est respectueux de la réglementation et autorisé par la Procédure selon les modalités suivantes :
- Déclaration de l'implantation précise des caméras en Préfecture,
- Information du public et permanente aux entrées de ville et sur chaque mât,
- Possibilité d'appeler un numéro vert (0 800 730 036) pour toutes questions et en particulier concernant le droit d’accès des citoyens à l’image,
- Sauvegarde des images dans un local sécurisé (15 jours),
- Communication des enregistrements uniquement à un Officier de Police Judiciaire sur réquisition judiciaire,
- Tenue d’un registre pour la remise des enregistrements,
- Transfert permanent des images dans les locaux de l’Hôtel de police de Nantes.

Les 15 opérateurs sont déclarés en préfecture et ont des obligations spécifiques :

- Respect absolu du secret professionnel et de l’obligation de discrétion,
- Interdiction d’utiliser les images pour un autre usage que celui autorisé = garantie des libertés
individuelles,
- Interdiction de visualiser l’intérieur des immeubles d’habitation et de façon spécifique leurs entrées, d'où
l'installation de masquages permanents,
- Peines pénales et sanctions disciplinaires si non respect des obligations.

Le projet de Centre de Supervision Urbain en bref

• Le nombre de caméras gérées par le Centre de Supervision Urbain est fixé à 200 maximum pour
préserver l’opérationnalité globale du dispositif. Le nombre de caméras pouvant être déployées par
chaque commune participante est fixé au prorata de sa population, soit pour la ville de Nantes 95
caméras ;
• 4 communes participantes : Nantes, Rezé, Saint-Herblain et Vertou ;
• Les caméras reliées au Centre de Supervision Urbain sont exclusivement dédiées à la protection
des espaces publics à l’exclusion des bâtiments ;
• Un fonctionnement 24h/24, 7j/7 du Centre de Supervision Urbain permet une prise en charge
globale des difficultés de tranquillité publique quel que soit le créneau horaire concerné ;
• 18 agents dont 15 opérateurs, 1 technicien et 2 cadres ;
• Un travail en lien avec les services de l’État, avec la police, la gendarmerie nationale et la justice.