Rebondissement dans l'affaire Seznec ?

24 février 2018 à 17h45 par Cécile DAUGUET

HIT WEST

La police judiciaire de Rennes a été saisie cet après-midi d’une enquête sur la cause de la mort, après la découverte d’un os humain sur l’ancienne propriété de la famille Seznec à Morlaix. Ce matin Denis Langlois l’ancien avocat de la famille Seznec, et le brocanteur Bernard Vilain, ont commencé des fouilles privées avec des bénévoles, affirmant que le Conseiller Général Pierre Quémeneur, disparu en 1923, était enterré dans la maison. L’os retrouvé et identifié comme humain a conduit le procureur de Brest sur les lieux et la saisine donc de la PJ de Rennes, qui va reprendre les fouilles. Un siècle après, l’affaire Seznec, est-elle en passe d’être élucidée ?

Jean-Francois Martin, journaliste Ouest-France sur place à Morlaix

Un témoignage inédit

Ces nouvelles recherches font suite à la publication en 2015 du livre « Pour en finir avec l’affaire Seznec », de Denis Langlois. Un livre qui publiait un témoignage inédit, enregistré en 1978 par un neveu de la famille. L'un des enfants du couple Seznec, âgé de 11 ans au moment de faits, racontait cette journée de mai 1923, où il a entendu sa mère repousser les avances d’un certain « Pierre », puis il dit avoir vu Quémeneur par terre et sa mère debout devant lui. «Je crois qu’elle a dû se défendre et le frapper à la tête», a raconté l'enfant de la famille, selon le récit qu’en a fait Denis Langlois dans son livre. Depuis, Denis Langlois et Bernard Vilain sont persuadés que c’est la femme de Guillaume Seznec, qui a tué Pierre Quémeneur.

Dans cette affaire, vieille de près d’un siècle, Guillaume Seznec, qui était associé en affaires avec Pierre Quémeneur, a été condamné en 1924 au bagne à perpétuité. Depuis 1924, quatorze demandes en révision de son procès ont été rejetées, la dernière en 2006, menée par son petit-fils, Denis Seznec, qui dit aujourd'hui attendre les résultats des expertises ADN. S'il était confirmé qu'il 'agit bien du corps de Pierre Quémeneur, "cela prouverait que mon grand-père est innocent. Mais ça voudrait dire qu'il a quand même fait une erreur : celle de couvrir sa femme".