Que deviendra la place de la Petite Hollande à Nantes ?

13 mars 2018 à 9h06 par Dolorès CHARLES

Les grandes intentions pour remettre la Loire et la nature au c-ur de la métropole ont été présentées hier, par l'agence TER choisie pour redessiner les 4 kms de berges du canal St-Félix au quai de la Fosse, en passant par la place de la Petite Hollande.

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Crédit : Nantes

Le futur de la place de la Petite Hollande se précise à Nantes ! Les intentions pour remettre la Loire et la nature au cœur de la métropole ont été présentées hier, par l’agence TER choisie pour redessiner les 4 kms de berges du canal St-Félix au quai de la Fosse, en passant par l’île Gloriette et la place de la Petite Hollande… Une plage à St-Félix… une halle de marché permanente, un verger square Daviais, des tables sur les quais… Rien n’est pour l’heure définitif, il faudra attendre au moins 2025 pour voir le projet se réaliser. Un marché de 5,5 millions d’euros a été signé par la métropole avec l’agence TER pour la maîtrise d’œuvre du projet « Petite Hollande bords de Loire. »

Le communiqué de Nantes Métropole

Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, Henri Bava, paysagiste de l’agence TER et Guillaume Hébert, urbaniste de l’agence Une Fabrique de la ville, ont dévoilé hier leurs intentions pour transformer progressivement, en 15 ans, les berges de Loire et la place de la Petite Hollande. L’ambition est double : faire émerger à l’échelle de la 6è  métropole de France un grand cœur métropolitain qui se tourne à nouveau vers la Loire et renforcer la qualité de vie, l’animation au quotidien, l’attractivité commerciale et touristique du centre historique nantais. Avec deux priorités : rendre la Loire accessible à tous et faire plus de place à la nature en ville, sur les berges du fleuve mais d’abord, aussi, sur la place de la Petite-Hollande, centrale, avec son grand marché hebdomadaire.

Imaginer l’avenir de 130 hectares, longeant la Loire sur 4 km de berges, au cœur de la métropole...

Le projet « Petite Hollande – bords de Loire » est le projet emblématique du centre historique nantais. Son périmètre dessine un trait d’union en bord de fleuve, entre la gare et le Bas-Chantenay avec son futur jardin extraordinaire et l’Arbre aux hérons, et concerne des sites majeurs pour Nantes et sa métropole : le canal Saint-Félix, le site actuel du CHU, la place de la Petite Hollande et le quai de la Fosse. Il est le maillon clé entre les 5 autres grands projets urbains engagés pour composer une nouvelle centralité métropolitaine : Pirmil-les Isles au sud, l’île de Nantes, le Bas-Chantenay au nord-ouest, Euronantes et le projet Gare au nord-est.

« Le fleuve ne doit plus être un obstacle infranchissable entre les quartiers, le centre-ville nantais ne doit plus lui tourner le
dos comme il le fait depuis trop longtemps. La Loire est une opportunité pour dessiner une centralité métropolitaine, fluviale
et paysagère, grâce aux grands parcs en bord de Loire qui vont s’implanter à Rezé, sur l’île de Nantes, au Bas-Chantenay et
aussi, désormais, sur la Petite-Hollande. Reconquérir le fleuve et ses berges, c’était l’une des premières conclusions du grand
débat sur la Loire que nous avons tenu en 2014 et 2015. Je suis séduite aujourd’hui par les réflexions du paysagiste Henri
Bava et de son équipe, parce qu’elles répondent à la demande des Nantaises et des Nantais de retrouver la Loire, presque
jusqu’à la toucher, de donner toute sa place à la nature, et parce qu’elles s’appuient sur l’héritage portuaire de notre ville,
qu’elles font de son passé une force du projet. Ils ont su élaborer une vision collective de Nantes dans 15 ans, une intention
qui va dans le sens des inflexions portées par l’équipe municipale, en repensant la place de la voiture, en laissant revenir la
nature, en redonnant accès à l’eau. À partir de ces intentions, il s’agit maintenant de définir les projets. C’est une transformation profonde que nous amorçons, pour faire un saut qualitatif dans l’avenir, où attractivité de la ville et qualité de vie s’enrichissent toujours plus l’une de l’autre. »
Johanna Rolland, maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole

DES OBJECTIFS ISSUS DU GRAND DÉBAT « NANTES, LA LOIRE ET NOUS »

Une grande consultation a été lancée en décembre 2016 auprès de paysagistes et d’urbanistes internationaux. Elle fait suite au grand débat « Nantes, la Loire et nous » et ses « 30 engagements pour la Loire » pris en 2015 par Nantes Métropole. Les engagements n°26 et n°27 visaient précisément à concevoir un projet urbain des bords de Loire, de Malakoff au Bas-Chantenay, et à lancer ce concours international pour un grand espace public de qualité place de la Petite-Hollande, en y maintenant le marché hebdomadaire, avec le lancement d’un atelier citoyen spécifique. Le choix du lauréat a nécessité des débats avec des experts et avec 25 Nantaises et Nantais qui ont participé à toutes les étapes de cette consultation sous forme de dialogue compétitif. Ils ont auditionné les équipes en compétition et formulé un avis citoyen analysant les points positifs et négatifs de chacune des offres. Au terme de 9 mois de travail, c’est l’agence TER qui a répondu le mieux à la commande faite par les Nantais et qui a été désignée pour mener le projet.

LA RÉPONSE AMBITIEUSE DES PAYSAGISTES DE L’AGENCE « TER »

Les grandes intentions présentées par l’agence TER font de la Loire le cœur de la métropole. Ses paysages et ses ambiances
maritime et fluviale vont inspirer l’ensemble du projet futur, le long des 4 km de berges où nature, jardins et liaisons douces prendraient une large place : dans les intentions des paysagistes, une plage s’installerait sur le canal Saint-Félix, l’île Gloriette renouerait avec ses berges, le quai de la Fosse serait une succession de jardins maritimes, accueillant des structures légères, supports artistiques et d’animations, reliées à des ouvrages flottants ou des bateaux.

LA PLACE DE LA PETITE-HOLLANDE SERA LA PREMIÈRE ÉTAPE

Demain, la place de la Petite-Hollande continuera d’accueillir le marché du samedi. C’était un invariant de la consultation.
Dans sa proposition, l’agence TER imagine une place libérée des voitures pour créer de grands espaces de vie et de nature.
Autour de son marché hebdomadaire, l’immense place serait alors radicalement transformée, avec notamment un tationnement automobile qui deviendrait souterrain, libérant une longue perspective paysagère depuis la place du Commerce.

L’objectif étant de voir et de ressentir la Loire depuis le centre-ville, la Petite-Hollande deviendrait alors une « placeconfluence
» débouchant directement sur le fleuve. Au bord de l’eau, la création d’une cale en espalier serait un promontoire, au pied duquel l’estuaire s’invitera au gré des marées. Selon ces intentions de projets, la Petite-Hollande sera aussi demain une « place-parc », bordée au Nord par des jardins maritimes s’étirant jusqu’au quai de la Fosse, tandis que des jardins aux essences plus ligériennes agrémenteront le côté Sud. À l’Est, ce serait une place pavée qui permettra de maintenir et conforter le grand marché hebdomadaire, avec de longues tablées en bois pour pique-niquer, ainsi qu’un verger sur l’actuel square Daviais. À l’Ouest, c’est une grande pelouse qui offrira de quoi s’asseoir, jouer, prendre le soleil en regardant l’eau. Tout cet espace de près de 8 hectares sera idéal pour accueillir de grands événements populaires, culturels, festifs et musicaux.

Pour compléter le point de vue depuis la cale, l’agence TER propose des belvédères sur la médiathèque Jacques-Demy et la piscine Gloriette qui bordent la place. Un troisième panorama pourrait s’installer sur la terrasse d’une halle de marché permanente imaginée par les paysagistes autour du verger du square Daviais.

DES ÉTUDES TECHNIQUES ET UN NOUVEAU CYCLE DE DIALOGUE CITOYEN DÈS LA RENTRÉE 2018

Il ne s’agit pour le moment que des grandes intentions. Tout reste à débattre, à préciser, à construire. Les paysagistes urbanistes de TER doivent élaborer le plan-guide des bords de Loire, mener les études paysagères et urbaines et travailler précisément un programme d’aménagement de la place de la Petite-Hollande.

Comme l’engagement en avait été pris, un nouveau cycle de dialogue citoyen va démarrer dès la rentrée 2018 avec une
première étape dédiée à la conception du programme et de l’aménagement de la place de la Petite-Hollande dans le cadre
d’un atelier citoyen spécifique. Les études techniques vont être lancées en parallèle, notamment sur les questions de
circulation. L’objectif est d’avoir un projet finalisé sur la place de la Petite-Hollande à la fin de l’année 2019 pour des premiers
travaux prévus en 2020. Livraison prévue à l’horizon 2025.

Les projets pour le canal Saint-Félix, l’île Gloriette et le quai de la Fosse s’affineront entretemps, dans leurs orientations et leur calendrier de mise en œuvre, au regard d’autres projets concomitants, dont le déménagement du CHU, le doublement du pont Anne-de-Bretagne pour y accueillir la nouvelle ligne de tramway ou le Jardin extraordinaire au pied de l’Arbre aux hérons. D’ici là, des préfigurations seront possibles, comme le « Quai des plantes » dès ce printemps, qui implante une pépinière temporaire sur l’estacade du quai de la Fosse et qui va donner à voir une première transformation du quai.