Plan santé : la réaction des étudiants en médecine !

19 septembre 2018 à 4h22 par Dolorès CHARLES

Le plan Santé du Gouvernement a été présenté ce mardi par Emmanuel Macron.

HIT WEST
Fac de Médecine de Nantes
Crédit : Alexis Bédu

Le Président a confirmé sa promesse de campagne : la suppression du numerus clausus d'ici 2020 en 1ère année de médecine. Une formation « plus intelligente, moins académique pour former plus de médecin » selon la ministre de la santé, Agnès Buzyn. A la Faculté de médecine de Nantes, les avis sont partagés. Certains étudiants estiment que la suppression du numerus clausus donnera plus de chance à certains qui le méritent, et pour d'autres, il faut à tout prix une forte sélection. Ecoutez les réactions des étudiants rencontrés par Alexis Bédu.

Écouter le podcast

« C'est très dur la première année et le numerus clausus. Il faut le faire évoluer mais pas nécessairement le supprimer. Il faudrait le remettre en question sur les méthodes de sélection. »
« La première année est stupide. Sélectionner les futurs professionnels de santé sur leurs simples capacités à engranger des connaissances de manière bête et méchante, je trouve ça stupide. On va retrouver pas mal de personne qui ont les capacités d'apprendre mais qui n'ont pas la philosophie et qui n'ont pas forcément vocation à devenir kiné, médecin ou pharmacien. »
« Il faut passer la première année pour être médecin. Le fait d'avoir la pression psychologique tout au long de l'année est importante parce que c'est une pression que l'on retrouvera plus tard quand on sera médecin. C'est un peu dommage de supprimer cela parce que c'est un cap à passer. »

Autre nouveauté du plan santé : des assistants médicaux !

4.000 assistants médicaux seront recrutés d'ici 2022 pour libérer le temps des médecins exerçant en cabinet. Des assistants qui aideront à préparer les consultations, déshabiller les bébés par exemple, ou faire du suivi administratif. Une mesure plutôt bien accueillie par les étudiants en médecine à Nantes, interrogés par notre reporter Alexis Bédu.

Écouter le podcast

« Je pense que c'est une bonne idée car le médecin va pouvoir se focaliser sur le médical, les maladies, le patient et moins de paperasse, tous les petits trucs chiants du métier »
« Avoir du personnel en plus, ça sera toujours mieux. Après, est-ce qu'il faut que cela déroge au médecin d'avoir ce relationnel avec le patient ? On n'est pas juste des machines à diagnostiquer une pathologie et à dire « next ». »
« C'est plutôt pas mal, c'est pas une mauvaise idée. Mais ça entre en contradiction avec le fait qu'on réduit les effectifs d'infirmières. Elles ont beaucoup de travail et je pense qu'elles en auraient plus besoin que les médecins ».

Les déserts médicaux

Pour lutter contre les déserts médicaux, Emmanuel Macron a aussi souhaiter que dès l’an prochain, 400 postes supplémentaires de médecins généralistes, à exercice partagé ville-hôpital, puissent être financés et envoyés dans les territoires prioritaires. Au total, le GVT compte investir 3,4 mds d'euros d'ici 2022.

La réaction du Président du Département de la Mayenne, touchée par les déserts médicaux.

« Je salue l’ambition du plan « Ma Santé 2022 » présenté, ce jour, par le Président de la République, qui vise au renforcement de l’offre de soins et à l’amélioration de la qualité de la prise en charge. Je me réjouis de la volonté de privilégier une approche territoriale de la santé où médecine libérale et médecine hospitalière travaillent ensemble dans une logique de proximité.

Le Plan ambition Santé 53 adopté par le Conseil départemental de la Mayenne en décembre 2017 s’inscrit sur de nombreux points dans ces orientations :
- Le Service médical de proximité « Henri Dunant » à Laval permet une prise en soins adaptée par la médecine ambulatoire pour les patients sans médecin traitant et la prise en charge des soins non programmés ;
- A travers l’abrogation confirmée du numerus clausus, le Département de la Mayenne, l’Agglomération de Laval et la Faculté de médecine d’Angers se sont mobilisés, pour la rentrée 2019, pour proposer aux bacheliers mayennais, une première année de santé à Laval ;
- La mise en place d’un « assistant médical » pour permettre au médecin de recentrer son expertise et l’amélioration de ses conditions d’exercice ;
- La mise en place d’une « offre de santé numérique », pour accompagner les initiatives innovantes grâce au fonds « Innovation Santé 53 » ».

Olivier RICHEFOU, Président du Conseil départemental de la Mayenne