Parcoursup : qu'en pensent les premiers concernés ?

24 janvier 2018 à 5h56 par Alexandra BRUNOIS

Toute cette semaine, Hit West s'intéresse à Parcoursup, la nouvelle plateforme qui remplace APB - Admission Post Bac- , pour accéder à l'enseignement supérieur. Reportage dans un lycée de l'Ouest avec Yann LAUNAY

HIT WEST

Depuis lundi, les élèves de terminale peuvent commencer à saisir leurs voeux sur la plateforme. Ils découvrent les fameux "attendus" - les compétences requises - détaillés pour chaque formation. Rappelons que les élèves peuvent saisir jusqu'à 10 voeux, non hiérarchisés, mais désormais ils devront motiver chacun de leurs choix.

Les lycées mettent en place des séances d'orientation, pour affiner le projet professionnel des élèves et les guider dans l'utilisation de Parcoursup. C'était le cas mardi matin par exemple pour les terminales bac pro et technologiques du lycée Lesven de Brest : les élèves s'y retrouvent-ils ? Quelques réponses au micro de Yann Launay :

Écouter le podcast
"On s'y retrouve mieux qu'avec APB. Les professeurs voient quels sont les atouts qu'on peut mettre en avant pour accéder à la formation que l'on veut, c'est vraiment un avantage pour nous (...) Là je suis impressionnée par les attendus, mais je peux me perfectionner dans ce qu'ils demandent. C'est la lettre de motivation qui met une pression, ça nous stresse."

Au lycée Lesven comme ailleurs, les professeurs principaux, désormais deux par classe, doivent désormais s'investir davantage dans l'orientation des élèves. Ce qui ne pose pas de problème à Françoise Cazuguel, enseignante en gestion-administration et professeur principal, convaincue des avantages de Parcoursup et de la nouvelle organisation qui en découle

Écouter le podcast
"Le rôle d'un professeur, quel qu'il soit, c'est d'aider les élèves dans leur orientation. On ne peut pas les laisser seuls. Moi j'ai été seule, je ne veux pas qu'ils vivent la même chose. Parcoursup est un progrès gigantesque : avoir une telle base de donnée à disposition, avoir des statistiques sur l'insertion profesionnelle, sur les débouchés : tout est sur Parcoursup."

Parcoursup implique finalement pour les élèves de faire un bilan de compétences, et d'avoir un projet professionnel précis... pas forcément si simple pour tous les lycéens, comme le souligne Véronique Cochonneau, professeur en ressources humaines et communication, professeur principal :

Écouter le podcast
"Je trouve que même en terminale, ils n'ont pas une maturité nécessaire pour faire des choix définitifs. Notre rôle c'est aussi de les rassurer et de leur dire qu'ils ont accès dans l'enseignement supérieur à des formations qui restent encore un peu généralistes."

Désormais donc, dans Parcoursup, à chaque formation est associée une liste de compétences requises pour réussir : ce sont les fameux "attendus", que les élèves doivent bien comprendre, mais qui ne doivent pas les effrayer , pour Véronique Cochonneau :

Écouter le podcast
"J'ai préparé une fiche pour leur permettre de réfléchir à leur motivation, à la façon dont ils comprennent les attendus, pour pouvoir les guider. C'est là que notre rôle je pense est important, pour faire en sorte que nos élèves ne paniquent pas dans ce moment un peu délicat de l'orientation."


Parcoursup est conçu pour que tous les bacheliers puissent accéder à une formation qu'ils souhaitent : le recteur de l'académie de Rennes, s'y engage. Pour Thierry Terret, aucun bachelier ne restera sans inscription au-delà de l'été...

Écouter le podcast
"Nous avons deux démarches parallèles : d'aune part, une phase complémentaire qui démarrerait en juin pour ceux qui n'auraient que des avis défavorables, et d'autre part une commission d'accès à l'enseignement supérieur dont la seule mission est de trouver une solution : 100% de nos jeunes auront une solution pour la rentrée de septembre."

Reste que même avec Parcoursup, certaines filières, certaines formations seront encore très demandées... d'autant que le nombre de bacheliers, dans l'Ouest comme dans toute la France, va nettement augmenter cette année, démographie oblige... 1500 bacheliers en plus en Bretagne par rapport à 2017. Le rectorat cherche à anticiper ce problème, en partenariat avec les universités :

Écouter le podcast
"En droit, en psychologie, en Staps, en Sciences de l'Education, il y a des risques de tension. J'ai donc discuté avec les présidents d'universités pour voir comment augmenter les capacités d'accueil, pour ne pas risquer de laisser sur le côté des jeunes particulièrement motivés par ces filières. Nous devrions pouvoir augmenter globalement de 1200 places les possibités d'accès en licence sur la Bretagne."

Les lycéens ont jusqu'au 13 mars pour s'inscrire et saisir leurs voeux. Ils auront ensuite jusqu'au 31 mars pour confirmer ces voeux. Les réponses leur seront envoyées à partir du 22 mai.