Les migrants relogés dans un ancien EHPAD à Nantes

9 mars 2018 à 5h54 par Dolorès CHARLES

La question du relogement des migrants à Nantes. Evacués des locaux de la FAC, il se sont réfugiés dans un ancien Ehpad.

HIT WEST

Délogés par les CRS mercredi, les jeunes migrants se sont installés hier dans l’ancienne résidence pour personnes âgées située rue Maurice Sibille, propriété de Nantes Métropole Habitat. Pour la maire Johanna Rolland : il n’y aura pas d’évacuation jusqu’à la fin de la trêve hivernale… Les soutiens aux migrants ont été reçus en mairie, pour fixer les conditions d’occupation des locaux. La capacité maximale ne dépassera pas 120 migrants.

Tout comme la CGT 44, la maire de Nantes renouvelle par ailleurs sa demande à l’Etat d’organiser une table-ronde sur la question des migrants, pour trouver une solution de relogement digne !

Le communiqué de la Ville de Nantes

"L’ancienne résidence pour personnes âgées située rue Maurice Sibille, propriété de Nantes Métropole Habitat, est occupée depuis ce midi par des migrants expulsés hier des locaux de la Faculté et du château de Tertre sur le campus de la Censive. Johanna Rolland, a décidé de ne pas demander le recours de la force publique : il n’y aura pas d’évacuation jusqu’à la fin de la trêve hivernale.

« L’accueil des migrants est une responsabilité collective. Je suis profondément attachée aux valeurs d’hospitalité et d’humanisme : cet accueil est une véritable obligation éthique et un défi que notre humanité doit relever » explique Johanna Rolland. Ainsi, « j’ai décidé de ne pas demander le recours de la force publique : il n’y aura pas d’évacuation jusqu’à la fin de la trêve hivernale. Toutefois, le maintien sur place des migrants doit se faire sous des conditions précises. Aussi, j’ai demandé à Aïcha Bassal, adjointe en charge du dossier, de recevoir les représentants du collectif et des associations pour fixer ensemble les conditions d’occupation de ces locaux » poursuit Johanna Rolland.

Plus globalement, Nantes réitère sa demande d’une coordination par les services de l’Etat de l’ensemble des institutions, collectivités, associations, organisations syndicales engagées sur le territoire dans l’accueil des personnes exilées. « Je demande solennellement la tenue de la table ronde que j’ai proposée à l’Etat depuis des semaines voire des mois. La Ville de Nantes prend plus que ses responsabilités sur ce sujet qui n’est pas de sa compétence : elle le fait au nom des valeurs qui nous rassemblent et des convictions qui sont les nôtres. Mais une mobilisation collective est indispensable » affirme Johanna Rolland.

Une rencontre, pilotée par Aïcha Bassal, en présence de représentants du collectif de migrants et de l’intersyndicale a eu lieu cet après-midi. Il a été rappelé que cette occupation temporaire ne vaut que jusqu’à la fin de la trêve hivernale. Ensemble, il a été acté que le collectif sera en lien permanent avec la Mairie pour assurer de bonnes conditions d’occupation : une rencontre sur site aura lieu demain entre Aïcha Bassal, un représentant de Nantes Métropole Habitat et les représentants du collectif. Un rendez-vous est d’ores et déjà programmé lundi 12 mars à 14 h et cette rencontre sera hebdomadaire.

Par ailleurs, il a été collectivement décidé que la capacité maximale d’accueil ne pourra pas excéder 120 migrants, l’ancienne résidence ne disposant que de 60 chambres. Enfin, il a été acté que le bon voisinage avec les riverains était une priorité essentielle et partagée.

Depuis l’automne 2015, la Ville se mobilise fortement pour contribuer à l’accueil des personnes exilées. Elle a notamment doublé le nombre de places du Centre Nantais d’hébergement des réfugiés (de 50 à 124 places), qu’elle gère pour le compte de l’État. Elle a soutenu systématiquement les candidatures des opérateurs pour l’ouverture de CADA et facilité l’accès à des logements dans le parc social. 300 personnes sont hébergées dans ce cadre au sein de Nantes Métropole Habitat.

En novembre dernier, la Ville a mis à la disposition de l’État 10 nouveaux logements afin d’augmenter les capacités d’accueil.
Depuis quelques semaines, la Ville travaille à la mise en place d’un lieu de mise à l’abri en lien avec l’association Une Famille Un toit."

La présidence de l'Université vandalisée

Dans le même temps, la façade de la Présidence de l’Université a été dégradée avec de la peinture orange dans la nuit de mercredi à jeudi. Des dégradations accueillies du mot "expulseurs" pour faire allusion à l'évacuation des migrants de la faculté de Nantes.

Sur la ZAD, il y aura bien expulsion...

Hier, la préfète de région a confirmé que les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes refusant l’état de droit seront « expulsés » après le 31 mars. Demain à Nozay, Châteaubriant ou Nantes, les partisans du transfert collecteront les cartes d’électeurs de citoyens déçus par l’abandon du projet d’aéroport.