François Gabart fera tomber le record

13 décembre 2017 à 5h16 par Dolorès CHARLES

Si tout va bien, Gabart en terminera en fin de semaine avec son Tour du monde en solitaire, après moins de 45 jours de mer.

HIT WEST
Crédit : François Gabart

Thomas Coville va devoir abandonner son record du Tour du monde en solitaire. Les 49 jours, 3 heures et 7 minutes vont être pulvérisés par François Gabart. Le skipper de Macif est en avance de plus de 5 jours. Si tout va bien, le vainqueur du Vendée Globe en 2013 devrait franchir la ligne d’arrivée au large de Ouessant avant lundi. François Gabart, qui fait cap vert le Nord et l'Archipel des Açores
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Le communiqué de Macif

Joint mardi lors d’une vacation avec les collaborateurs de la Macif, le skipper du trimaran MACIF, secoué dans une mer violente, s’est montré très concentré sur la bonne marche de son bateau, tout en ne cachant pas son émotion à l’évocation de l’arrivée qui approche.

AVANCE SUR LE RECORD DE THOMAS COVILLE (Sodebo Ultim)
2499,80 MILLES

Depuis qu’il a franchi l’équateur dimanche après 36 jours de mer, François Gabart a connu un début d’Atlantique Nord à haute vitesse, au point de traverser le Pot-au-noir sans être freiné, avant d’attaquer par la face ouest le contournement de l’anticyclone des Açores, vaste zone sans vent dont le centre est à peu près positionné au niveau de l’archipel des Açores. Depuis lundi après-midi, il rencontre des conditions de navigation très difficiles avec un alizé fort et une mer en travers de la route d’un trimaran MACIF fortement ballotté. « C’est un peu chaud parce qu’il y a encore pas mal de mer, je me fais bien secouer depuis hier soir. Ça devait se calmer ce matin, mais il y a toujours 30 nœuds. Normalement, la mer va prendre de la droite ce qui me permettra d’être un peu plus dans son axe, ça devrait être un peu mieux », a commenté François Gabart mardi lors de ce qui devrait être l’ultime vacation hebdomadaire avec les collaborateurs de la Macif. Dans ces conditions, le marin prête une très grande attention à son trimaran, bien conscient de la nécessité de le ménager sur cette dernière semaine de mer. « Il faut trouver le subtil mélange entre avancer suffisamment vite et ne pas forcément aller à 40 nœuds, parce que ça tape. C’est un peu la difficulté, mais c’est mon job, il faut arriver à avoir du feeling avec le bateau. Pour le moment, il va bien, mais on ne sait jamais trop où est la limite entre le moment où ça passe et celui où ça ne passe pas. J’espère sortir de cette zone le plus vite possible, il devrait y avoir ensuite plus de glisse jusqu’à l’arrivée ».

Le chiffre : 5

Soit le nombre de jours d’avance, à plus ou moins quelques heures près, que compte François Gabart sur le temps de passage il y a un an de Thomas Coville, détenteur du record du tour du monde en solitaire. Comment l’intéressé explique-t-il cet écart alors même qu’il n’envisageait au départ d’Ouessant au mieux qu’une faible marge sur les 49 jours 3 heures 4 minutes et 28 secondes du skipper de Sodebo ? Interrogé par un collaborateur de la Macif, il a répondu : « J’avais dit avant le départ que ça serait dur et que pour battre le record, il faudrait trois paramètres : une bonne météo, un bon bateau et bien naviguer. La météo, on a clairement eu une super fenêtre. Même si ça s’annonce plus compliqué sur la fin et que je ne vais pas aller vite sur les trois derniers jours, sur les 41 précédents, à part la dépression dans l’Indien, j’aurai été plutôt chanceux. Ensuite, le bateau : il va très vite et surtout, il est capable d’aller vite longtemps. C’est une grande fierté pour tout le boulot fait en amont avec l’équipe. Enfin bien naviguer : pour l’instant, je ne vais pas me jeter des fleurs, mais je pense quand même avoir fait du bon boulot. Maintenant, j’espère que ça va tenir jusqu’au bout ». S’il ne se lance pas des fleurs, nombreux sont, aujourd’hui, ceux qui le font à sa place…

Le programme : le tour de l’anticyclone et une zone de calme

Filant à 30 nœuds dans un alizé d’est-nord-est, MACIF poursuit donc le contournement de l’anticyclone des Açores. C’est jeudi matin qu’il devrait passer dans son nord et empanner pour mettre le cap vers la Bretagne. La suite (et fin) du programme s’annonce en revanche compliquée avec une zone de vent assez large qui lui barre la route. « J’ai peur de ne pas avoir beaucoup le choix, il va falloir être patient. Ça fait partie du jeu, mais c’est un peu frustrant car j’ai envie d’aller à fond la caisse jusqu’au bout. Ce n’était certes pas le but du jeu, mais ça ne m’aurait pas déplu d’arriver dans un temps proche de celui de Francis Joyon en équipage (40 jours 23 heures 30 minutes en janvier dernier sur le Trophée Jules Verne, ndlr). La météo ne le permet pas du tout, mais en même temps, quand voit la grosse dépression que vous avez eue ces derniers jours, ce n’est pas plus mal d’arriver dans une période assez calme, ça permet d’assurer le coup. Sur les routages, l’heure d’arrivée est quasiment la même qu’on mette un bateau rapide ou lent. » A savoir dimanche dans l’après-midi, ce qui donnerait un temps d’un peu plus de 43 jours !

Les infos clés du record autour du monde

Date de départ : Samedi 04 novembre à 10 h 05 minutes (heure française)

Nombre de milles parcourus depuis départ : 25 253 milles (soit 40 640 kms)
Nombre de milles restant à parcourir : 2 134 milles (soit 3 434 kms)

Temps de passage Ouessant / Equateur : 05 j 20 h 45 min
Temps de passage Ouessant / Bonne Espérance : 11 j 20 h 10 min (nouveau temps de référence absolu)
Temps de passage Ouessant / Cap des Aiguilles : 11 j 22h 20 min (nouveau temps de référence absolu)
Temps de passage Ouessant / Cap Leeuwin : 19 j 14 h 10 min (nouveau temps de référence)
Temps de passage Ouessant / Cap Horn : 29 j 03 h 15 min (nouveau temps de référence)
Temps de passage Ouessant / Equateur retour : 36 j 01 h et 30 min (nouveau temps de référence absolu)

Temps de passage Equateur / Equateur : 30 j 04 h et 45 min (nouveau record en solitaire)
Temps de passage Cap Horn / Equateur : 06 j 22 h et 15 min (nouveau temps de référence absolu)