Facs évacuées et examens perturbés dans l'Ouest

15 mai 2018 à 3h05 par Alexandra BRUNOIS / Dolorès CHARLES

Après Nantes, Rennes II a été évacué ce lundi matin. Les examens sont délocalisés à Rezé et auront lieu jeudi pour les étudiants rennais.

HIT WEST
Crédit : Alexis Bédu

Les examens perturbés ce lundi matin à Rezé, au premier jour des partiels de quelque 7.500 étudiants nantais. Les épreuves ont été délocalisées au parc des expos de la Beaujoire ainsi qu'à la Halle de la Trocardière. Des étudiants en grève, opposés à la réforme Parcoursup et à la Loire ORE sur l’Orientation, étaient venus empêcher la tenue des partiels, mais des forces de police étaient présentes en nombre… Ambiance tendue donc sur place, reportage d'Alexis Bédu.

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"Un cordon de policiers encadre les étudiants souhaitant passer leurs partiels. En face environ 150 bloqueurs refusant la tenue des examens. Baptiste, étudiant en L3 d'histoire voulait y participer mais devant ce dispositif, avec une quarantaine de ses collègues, il a refusé d'entrer. (...) Annick Peters-Custot, professeur d'histoire médiéval, devait surveiller les épreuves mais elle s'est mise en grève en constatant les nombreuses forces policières (...) Elle  explique également, étant entrée dans la salle d'examen, que seulement 1/3 des étudiants convoqués étaient présents ce matin.

crédit photo Alexis Bedu

A Rezé, les examens ont bien lieu mais cela s'est déroulé dans une ambiance tendue. Deux professeurs ont refusé de surveiller les épreuves dans de telles conditions. A la sortie, les étudiants étaient un peu dépités, au micro d'Alexis Bédu.

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« On a beaucoup hésité avant de répondre au sujet parce que les conditions n'étaient pas bonnes. Il y a eu de la violence. On s'est beaucoup interrogé mais on a quand même rempli nos copies. Dans mon groupe, nous sommes nombreux à avoir mis un petit paragraphe pour expliquer la situation »
« Je ne suis pas du tout d'accord avec ce qu'ils ont fait. Ça a dérangé l'entrée et le début de l'épreuve. Ça a fait du bruit. Je comprends pas pourquoi ils nous empêchent de travailler alors que nous on les laisse tranquille faire leur truc »
« Ils nous ont empêché d'aller en cours déjà. Finalement on a pu passer les partiels mais c'était gênant à l'intérieur. Et puis, comme il y avait de l'incertitude sur la tenue des partiels jusqu'au dernier moment, ça ne nous motivait pas forcément à travailler »
« On a pas l'habitude de voir autant de violences mais ils cherchent un peu. La police est là pour maintenir l'ordre quand il y a du désordre. Une fois à l'intérieur, on se concentrait sur nos copies et on pensait à nos partiels ».

Dans l’attente de la remise en l’état du campus (évacué vendredi soir) qui a subi de nombreuses dégradations, les enseignements et les activités de recherche sont suspendus jusqu’à nouvel ordre dans les bâtiments Tertre, Censive, Fac des langues et cultures étrangères, et Recteur Schmitt (sauf pour les étudiants du Service Universitaire des Langues), selon l'Université de Nantes.

Rennes II évacué !

Hier matin, c'est Rennes II qui a été évacué. L’Université a été évacuée à 4h30 par les forces de l’ordre. Le campus Villejean était occupé depuis un mois et demi par des opposants à la loi Orientation et réussite. L'intervention s'est faite dans le calme et sans violence. Les examens eux devraient commencer jeudi.

Selon les premières estimations de la présidence de l’Université, les dégâts se chiffreraient à près de 100 000 €.

COMMUNIQUE DE LA PREFECTURE D'ILLE-ET-VILAINE

A Brest, la fac Segalen l'avait été le 4 mai dernier.

A Nantes, les bâtiments Censive ont donc été évacués par les forces de l’ordre en début de week-end. L’évacuation a été dénoncée par le syndicat UNEF. Ci-dessous le communiqué complet.