Agressions et incivilités dans les transports nantais : les syndicats ne lâchent rien

29 septembre 2017 à 14h12 par Katell LAGRE

Les syndicats de la TAN continuent de mettre la pression sur la Métropole pour que les moyens humains et matériels soient mis en -uvre face à la multiplication des agressions envers les agents.

HIT WEST
Crédit : Charlotte David

Ils ne relâchent pas la pression. Après une journée blanche mi-août, consécutive à une série d’agressions dans les transports nantais, la CFDT et la CGT ont organisé aujourd'hui une opération de tractage à Pirmil, Haluchère, Beauséjour et Commerce. Ils continuent de mettre la pression sur la Métropole pour que les moyens humains et matériels soient mis en œuvre face à la multiplication des agressions d’agents, conducteurs ou contrôleurs. Parmi les agents qui tractaient vendredi, Charles, conducteur de bus à la Semitan. Il est salarié depuis trois ans, et confirme que la situation s’est fortement dégradée depuis ces derniers mois, particulièrement dans le centre-ville. Il est au micro de Charlotte David.

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« Personnellement, c’est resté sur des mots. « Fils de pute », « connard de conducteur »… On essaie de ne pas le prendre pas personnellement. C’est envers nous, mais c’est surtout envers la Semitan. (L’insécurité), on la ressent plus sur le centre-ville : nos locaux sont à Commerce, on a parfois du mal à y entrer. On est toujours interpellé pour la drogue, des choses comme ça… »

Une tension que ressent particulièrement cette conductrice de bus et agent de prévention, rencontrée à Commerce, là où se concentre l’essentiel des difficultés. Ecoutez son témoignage.

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« Là, on attend la police municipale pour faire embarquer un jeune homme, bien alcoolisé et sûrement bien drogué aussi. Le matin, en ce moment, on les voit arriver assez tôt. Je suis rentrée à la Semitan en 2007, et en prévention, ça fait cinq ans. En dix ans, les choses ont évolué, dans le mauvais sens. Par ce métier, on découvre toutes sortes d’usagers, et on découvre Nantes sous un autre jour. Le changement est vachement important, c’est pas très positif ».

Les usagers de transports ne sont pas non plus épargnés, et particulièrement les jeunes femmes. Ecoutez le témoignage de Déborah, 19 ans, rencontrée à l’arrêt Commerce.

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« Quand tu es une femme, dans le tram, tu es constamment sollicitée. Même si je mettais un casque ou une cagoule, je pense que je serais embêtée aussi. Commerce, je trouve que c’est de plus en plus compliqué. Ce sont des choses que je ne voyais pas forcément avant, mais en prenant le tram matin, soir, et même midi, je m’aperçois que c’est régulier. C’était pas comme ça il y a dix ans. J’ai l’impression qu’il y a une escalade de la violence ».

Rappelons que fin août, la direction des transports nantais a annoncé la réorganisation de ses services de sécurisation et la création d’un PC Sûreté pour réagir plus vite en cas d’incident. Nantes Métropole doit l’aider à financer l’embauche de 10 nouveaux médiateurs et la mise en place de la vidéosurveillance dans les rames et sur les quais de Commerce.

La vidéoprotection va par ailleurs se déployer dans les quartiers nantais en 2018. La maire de Nantes Johanna Rolland en dévoilera les modalités à la presse, ce lundi.