1/3 des salariés des maisons de retraite mobilisés hier

31 janvier 2018 à 7h19 par Alexandra BRUNOIS

La mobilisation des personnels des EHPAD, hier partout en France. Le service dans de nombreuses maisons de retraite a été perturbé.

HIT WEST
Crédit : Dolorès Charles

Près d’un tiers du personnel des maisons de retraites et des soins à domicile mobilisé hier en France… 31,8% de ces employés ont manifesté pour réclamer davantage de moyens humains et financiers.

Dans l'Ouest, des manifs et débrayages ont eu lieu un peu partout… près d’un millier de personnes se sont réunis à Rennes et Nantes, 1 800 à Quimper, 1 500 à Angers, 700 à Vannes, 500 à La Roche-sur-Yon, 400 à Saint-Brieuc ou encore 60 à Morlaix. Des rassemblements ont eu lieu aussi devant les Ehpad bretons et ligériens… comme à Brest, Baud et Lamballe.

Pour apaiser la situation, la Ministre de la Santé a annoncé hier qu’elle allait nommer très prochainement un médiateur pour expertiser les effets de la réforme controversée du financement des maisons de retraite.

La réaction du président Yves Auvinet

"Je comprends les inquiétudes et le désarroi des salariés des Ehpad qui sont confrontés à des situations quotidiennes de plus en plus pénibles.

Les difficultés croissantes des établissements, où nombre de nos parents et nos grands-parents vivent leurs dernières années, sont directement liées au niveau de dépendance qui augmente : cette politique, qui est celle menée par l’Etat via l’Agence Régionale de Santé (ARS), privilégie l’hébergement des personnes les plus dépendantes sans allouer de moyens supplémentaires à la hauteur de la réalité.

Cette équation est, en l’état, insoluble. Elle est surtout humainement indigne : privilégier l’hébergement de personnes confinées au lit et dont les facultés mentales sont altérées et qui, de ce fait, nécessitent une prise en charge pour la plupart des activités courantes, voire une présence continue, sans offrir aux Ehpad les moyens nécessaires à leur mission n’est pas digne du respect que nous devons à nos ainés.

J’appelle l’Etat à être juste en augmentant sensiblement des moyens alloués à la dépendance et aux soins.

J’appelle l’Etat à être équitable en assurant le versement de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) via la solidarité nationale et non via les Départements qui assument, de fait, des restes à charge non compensés.

J’appelle l’Etat à être audacieux en créant un « cinquième risque » sous la forme d’une branche « Dépendance » de la protection sociale qui s’ajouterait à celles qui couvrent aujourd’hui la maladie, la famille, les accidents du travail et les retraites."